Cette question, d’apparence toute simple, ne trouve pourtant pas toujours une réponse claire.
D’une part, parce qu’on confond souvent nos besoins et nos envies. Les premiers sont liés à des éléments essentiels à notre existence, tandis que les seconds sont plus accessoires. Les envies ont cependant également un intérêt, lorsqu’elles ne se substituent pas aux besoins qui sont d’ordre plus fondamental.
D’autre part car lorsqu’on se pose la question de ce dont on a besoin, il est généralement trop tard : nos émotions sont exacerbées et les tensions qui y sont liées rendent l’objectivité plus difficile à contacter. Le besoin est alors plus flou, moins défini.
Pour classifier les besoins, on recourt souvent à la célèbre pyramide d’Abraham Maslow. Elle démarre avec les besoins physiologiques, puis de sécurité, d’appartenance, d’estime et d’accomplissement.
En fonction du type de personnalité ou de la période traversée, l’ordre peut bouger. Mais de manière générale, cet outil est intéressant pour recadrer l’ordre des priorités : manger à sa faim – lié au besoin physiologique - devrait être plus urgent que d’avoir conscience de ses qualités – ce qui rejoint le besoin d’estime de soi. Seulement, à ne prendre en compte que les besoins plus urgents, on en oublie les autres, qui sont également importants. Le tout est de trouver un juste équilibre et des alternatives. Il est en effet possible de différencier les manières de vivre le sentiment d’appartenance, par exemple. Le couple, la famille, les amis, un sport, une passion, une idéologie, un métier, sa tranche d’âge, son lieu de vie, de naissance, l’animal dont on est responsable, … On se rend vite compte qu’il existe mille et une manières de se sentir appartenir, et que l’investissement en terme de temps, d’énergie ou de budget qui y est lié peut également complètement varier. Le fait de diversifier les manières d’appréhender les différents besoins sera donc un gain sur tous les plans.
Si l’on regarde nos besoins fondamentaux à travers l’analyse transactionnelle, créée par Eric Berne, on distingue le besoin de stimulation, de structure et de reconnaissance.
Vous l’aurez compris, le besoin de stimulation se vit à travers la diversité de ce que nous vivons. Et cela passe par le filtre de nos cinq sens. Il nous est vital de voir, entendre, toucher, sentir et goûter. Cela nous relie à nous-même mais aussi aux autres, au monde, à la vie !
La structure, que certains rejettent sous prétexte d’avoir besoin de liberté, reste cependant fondamentale (même la liberté a sa propre structure). On structure nos journées et nos vies, parfois sans même en avoir conscience. Et ce temps, ainsi structuré, ainsi que les relations avec les autres qui en découlent nous rassure et nous amène plus ou moins de signes de reconnaissance.
C’est notre troisième besoin fondamental. La reconnaissance est l’unité de mesure de notre valeur. Elle se décline en signes conditionnels, liés à ce que nous faisons, notre comportement, nos actions et en signes inconditionnels, ce que nous sommes, nos caractéristiques intrinsèques ! Chaque signe peut être positif ou négatif et aura des conséquences sur la communication.
Pouvoir accepter un signe de reconnaissance inconditionnel positif augmentera notre estime de nous-même. Pouvoir demander un signe de reconnaissance conditionnel négatif nous permettra d’évoluer. Le seul à éviter systématiquement (de demander, de (se) donner et d’accepter) est le signe inconditionnel négatif car il est destructeur.
Comme tout est lié, on peut recouper les différentes théories pour les affiner. Par exemple, face à une personne qui hésite quant à développer concrètement son besoin de sécurité, il peut lui être proposé d’aller rechercher en quoi cette sécurité peut être structurante (par exemple, en adressant une limite claire à un employeur), stimulante (par exemple, en connaissant les consignes permettant de tester une nouvelle activité) ou développer des signes de reconnaissance (par exemple, en partageant une émotion à un proche). Cela permettra de pousser la réflexion plus loin et d’amener des idées nouvelles, tout en se rendant compte que satisfaire ses besoins n’est pas si compliqué, cher ou chronophage qu’il y paraît.
Nos besoins sont en lien étroit avec nos émotions. Ces dernières sont le résultat d’une interaction entre l’environnement, la stimulation, et notre monde interne. D’origine physiologiques, elles ont pour but d’indiquer un besoin. Une fois celui-ci comblé, l’émotion s’apaise. Connaître les besoins liés aux émotions permet donc une meilleure qualité de vie.
Ainsi, dire à une personne effrayée que cela ne sert à rien d’avoir peur est tout aussi contre-productif que de minimiser la raison de la colère d’une autre. Chacune a besoin d’une forme de reconnaissance qui lui permettra d’agir de la manière la plus adéquate : créer de la sécurité par rapport à la peur et rééquilibrer le territoire à travers des limites claires pour la colère.
Malheureusement, comme je l’ai évoqué plus haut, les émotions sont rarement écoutées. Ignorées, minimisées, et souvent mal interprétées, elles prennent alors plus d’ampleur. Et elles s’expriment alors rarement de manière adéquate.
Si chacun disposait d’un thermomètre personnel et se demandait, avant que l’intensité ne soit trop haute où il en était et de quoi il avait besoin, bien des débordements seraient évités. Cela permettrait de disposer d’une « banque d’idées » réunissant les manières les plus concrètes de faire respecter ses besoins. Celle-ci serait élaborée lorsque tout va bien, afin d’être prête à l’emploi quand l’émotion se manifesterait.
Mais ceci, comme beaucoup d’autres concepts, est un apprentissage qui prendra le temps nécessaire à chacun et qui, une fois ancré, permettra une autonomie et une amélioration des relations, dans tous les domaines de la vie. Et cela, en soi, est déjà un besoin assouvi.
Aude Klein est coach assistée par les chiens et maître praticienne PNL dans la Région de Namur (Fernelmont) .
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