Chronique

Se réveiller du personnage habituel

Par Prabhã Calderón


Se réveiller du personnage habituel

Afin de s’éveiller à sa Nature profonde, il est nécessaire de reconnaître la dynamique de notre personnage mental anxiogène, qui s’oppose à la joie d’Être, à la sérénité et à l’amour sans objet. Les 9 structures psychiques expliquées succinctement dans cet article, correspondent aux portraits psychologiques décrits par le psychiatre chilien Claudio Naranjo, auteur du livre « Ennea-Type Structures ». Elles permettent de commencer l’exploration du personnage auquel chacun s’identifie depuis l’enfance.

Dans cette ère, où l’insécurité sociale est palpable, certaines philosophies orientales, la psychologie des profondeurs, la philosophie de déconstruction postmoderne, ainsi que les neurosciences, nous invitent à transcender notre hypnose identitaire, afin de trouver la sérénité. Le personnage anxiogène que nous pensons être, émerge de notre conditionnement et reste fixé dans notre psyché sous la forme d’un programme hypnotique qui dirige nos actions et notre vie. Le psychanalyste Donald Winnicott l’a appelé « faux self », et le psychanalyste Carl Gustav Jung l’a appelé « persona ». Ce denier mot, désigne le masque utilisé par les acteurs de l’antiquité pour représenter le personnage qu’ils interprétaient. La remise en question de ce personnage, de ses croyances limitantes, mécanismes hypnotiques et comportements redondants, aboutit à la réalisation de notre Être authentique.

Puisque pour laisser aller quelque chose, nous avons besoin de savoir ce que c’est, je vous propose un petit voyage dans l’univers de ces personnages et je vous invite à repérer celui auquel vous vous identifiez.

Voici les 9 personnages à considérer :

1. Le suraimant insensible. 2. Le surpuissant amoindri. 3. L’irréprochable incorrect. 4. L’expéditif incapable. 5. L’aidant demandant. 6. Le mélodramatique. 7. Le persécuteur persécuté. 8. L’idéaliste opportuniste. 9. L’observateur éloigné.
Chaque personnage se construit autour d’une certitude hypnotique, inconsciente et anxiogène, qui s’appelle « faux core » ou faux noyau mental.

  1. Le « faux core » du personnage suraimant insensible est : «  Je suis sans amour  ».
  2. Le « faux core » du personnage surpuissant amoindri est : «  Je suis impuissant  ».
  3. Le « faux core » du personnage irréprochable incorrect est : «  Je suis incorrect  ».
  4. Le « faux core » du personnage expéditif incapable est : «  Je suis incompétent  ».
  5. Le « faux core » du personnage aidant demandant est : « J e ne vaux rien  ».
  6. Le « faux core » du personnage mélodramatique est : «  Je suis inadéquat  ».
  7. Le « faux core » du personnage persécuteur persécuté est : «  Je suis seul  ».
  8. Le « faux core » du personnage idéaliste optimiste est : «  Je suis incomplet  ».
  9. Le « faux core » du personnage observateur éloigné est : «  Je n’existe pas  ».

Notre « faux self » ou personnage, essaie de réparer ce « faux core » au lieu de le démanteler. Le « faux core/faux self » est donc un binôme inséparable. Ce binôme génère un système défensif et il présente des besoins compulsifs, des distorsions cognitives, des schémas répétitifs et une quête de réparation.

Pour commencer, regardons 3 personnages qui reposent sur la colère.

1. Le personnage suraimant insensible

Les personnes qui refoulent leur colère, racontent ceci : En réaction à la négligence et aux maltraitances endurées pendant longtemps au sein de ma famille, mon enfant intérieur a conclu ceci : « Je ne suis pas digne d’être aimé, je suis sans amour ». Le « faux self » qui s’est construit autour de ce « faux core » est devenu suraimant. En m’identifiant à lui, j’évite ma souffrance chronique par un mécanisme défensif anesthésiant qui m’empêche de comprendre ma dynamique interne. Je refoule ma colère et la gèle, en oubliant ou en niant les événements qui me font souffrir. Afin de ne rien ressentir, j’évite la confrontation et le conflit et m’installe dans une zone de confort. Ce confort est faussement protecteur, puisque je n’apprends pas à poser mes limites dans mes interactions. Mes traits de caractère sont l’amabilité en toutes circonstances, l’abnégation, la bonté et la gentillesse.

Je vis dans un état hypnotique de régression d’âge.
Vu que je n’ai pas évolué vers mon Autonomie psychoaffective, au nom de l’amour, j’agis comme si j’étais un très bon petit enfant. Je me suradapte exagérément aux autres, à leurs désirs et besoins. Je les permets de me négliger, voire d’abuser de moi. J’endure stoïquement des situations intolérables ou les lourdes charges qu’ils m’imposent. Ma colère, non exprimée, se manifeste par un contrôle émotionnel, par une indolence psychologique et par une attitude passive, qui me rendent insensible. Chroniquement anesthésié(e), je mène une vie robotique consacrée à mes besoins matériels. J’oublie ma nature Essentielle, ainsi que mes besoins d’amour, respect et attention. Pour cette raison, je n’ai pas d’aspirations et le côté mystérieux des choses ne m’intéresse pas. Je distrais mes amis en parlant à la façon d’une saga, sans jamais parler vraiment de moi, de mes émotions ou de ma vie. Je cherche l’amour dans les autres ou dans un chemin dit spirituel. Mais cette quête de réparation, ne fait que confirmer l’insensibilité et l’indolence psychologique dans la que je vis. Par conséquent, je ne ressens pas l’amour sans objet qui se trouve dans mon cœur.

Je souffre de dépendance affective.
Dans l’incapacité d’exprimer mes besoins et de poser mes limites, je deviens l’allié(e) idéal(e) d’un(e) partenaire toxique, si possible narcissique, qui m’utilise selon son type de psychopathie. Je minimise l’importance de ce qui m’arrive, car je suis tellement anesthésié(e) psychologiquement, que je m’oublie complètement. Non seulement je suis capable de nourrir son narcissisme, mais je m’adapte totalement à ses abus. Si ce type de dynamique devient extrêmement toxique, cela m’amène à souffrir du syndrome de Stockholm. En faisant mien son abus, je me sens coupable de ses traitements, je tourne sa colère contre moi et à la fin je me détruis ! Vous pouvez lire ici : La dépendance affective et le syndrome d’Écho.

Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne peut réaliser l’amour sans objet, qui se trouve déjà dans son cœur. Elle peut enfin écouter son être authentique, et apprendre à agir avec justesse et sensibilité envers elle-même.

2. Le personnage surpuissant amoindri

Les personnes qui extériorisent leur colère, racontent ceci : En réaction à l’humiliation et à l’impuissance que j’ai ressenties dans mon enfance, mon enfant intérieur a conclu ceci : « Je suis impuissant et démuni dans un monde injuste ». Mon « faux self », qui s’est construit autour de ce « faux core », se croit surpuissant. Identifié(e) à lui, je renie ma nature Essentielle. Pour me sentir vivant(e) et tout(e)-puissant(e), je recherche la luxure, les expériences intenses, le sexe débridé ou toute autre excitation qui compense mon manque de vitalité. Cela peut me conduire aux addictions comme la drogue ou l’alcool ou les jeux d’argent. En cherchant la notoriété et la puissance, je suis devenu(e) compétitif (ve) et influent(e). Mais à moins d’avoir évolué vers mon Autonomie psychoaffective, je suis arrogant(e), dédaigneux (se) et je crois avoir toujours raison. Je deviens compétitif (ve), rebelle et vindicatif (ve) dans ma tentative d’imposer ma propre justice.

Mon mécanisme défensif est le déni.
Je nie mon besoin d’amour et mes sentiments essentiels. Je nie mon conflit interne et ma vulnérabilité. Je confonds « sensibilité » et « impuissance », ainsi qu’« amour » et « luxure ». Je contrôle mes sensations de faiblesse. Souvent, j’évite la compassion et la tendresse. Je préfère me sentir supérieur(e) et tout(e)-puissant(e) par mes attitudes, mes gestes, mes paroles et ma position sociale. Souvent, je ne montre pas de respect pour les autres. En tout cas, lorsque j’exprime ma colère, je ne fais pas preuve de gentillesse, de considération ou d’affection. En fait, je suis narcissique.

Si j’ai un haut degré de narcissisme, je deviens un sous-type invincible.
Dans ce cas, ma rage narcissique s’exprime par le besoin compulsif de domination. Je domine les autres sans hésitation, sans état d’âme, sans aucun regret. J’ai un sens grandiose de mon importance personnelle. Si je suis un dirigeant politique, je cherche à imposer ma propre vision de la justice en devenant un provocateur vindicatif. J’affirme aux autres ce qui ne va pas avec eux. J’agis comme si j’étais hyperpuissant et invincible comme un dieu. J’utilise l’intimidation, la coercition, la pression et la violence, afin de maintenir les gens en état de soumission. Je suis hostile, sadique, cruel, dogmatique, opiniâtre, borné, avide et cynique. J’utilise l’humiliation, le sarcasme, l’ironie et l’impudence. Je suis indifférent aux attaques des autres. Sans empathie, je les exploite à volonté, au bénéfice de mon pouvoir personnel. Je suis obsédé par l’envie, la convoitise et le besoin de posséder.

Je peux être sociopathe et/ou psychopathe.
Dans ce cas, si je suis un leader de la mafia ou un leader religieux autocratique, je détruis tous ceux qui ne sont pas d’accord avec moi. Je réduis les gens à des « non-êtres » que je peux dominer, torturer et exterminer, tout en me sentant invincible comme un dieu. Si je suis le chef d’État d’un pays qui exporte de produits indispensables, j’utilise ma volonté divine et mon intelligence, pour ne pas respecter les accords internationaux sur la paix. Avec l’aide de ma puissance économique, du chef d’état-major, de l’administration que j’ai créée, de mercenaires et d’une armée de millions de gens, je manipule mon peuple et le conduit à combattre notre pays voisin, sous prétexte d’exterminer les nazis. Tôt ou tard, j’utilise les armes nucléaires. En fait, je vis dans un état de délire, mais le monde veut que je reste au pouvoir, car j’ai divisé mon peuple. Sans moi, une guerre civile va éclater. Le monde sera alors en grand danger, car la vente de missiles nucléaires à des terroristes en sera l’une des conséquences. Cela prouve que je suis tout-puissant et invincible comme un dieu.

Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne, (si elle n’est pas psychopathe ou sociopathe), peut constater l’innocence et la vérité qui se trouvent dans son cœur. Elle pourra donc ressentir la puissance de son énergie vitale et écouter la voix de son Être authentique.

3. Le personnage irréprochable incorrect

Les personnes qui intériorisent leur colère, racontent ceci : En réaction à des règles inflexibles, contradictoires et anxiogènes, installées par mes parents, mon enfant intérieur a ressenti et conclu ceci : « Je suis incorrect(e), indigne, imparfait(e), mauvais(e) et/ou impur(e) ». Pour compenser ce « faux core », mon « faux self » cherche la vertu. Identifié(e) à lui, j’essaye d’être impeccable, parfait(e), correct(e) et irréprochable. Ignorant(e) de ma dynamique interne, je vis dans l’anxiété de l’erreur qui viendrait confirmer mon imperfection structurelle.

Mon mécanisme défensif est la formation réactionnelle.
Ce qui signifie que lorsqu’une pulsion jugée comme mauvaise émerge, mon personnage habituel la censure et la bloque. C’est ainsi que je refoule ma colère. Mais elle se manifeste par une rancune retenue dans mon cœur. La formation réactionnelle m’éloigne de ma spontanéité, de mon énergie vitale et du plaisir sexuel. À moins d’avoir évolué vers mon Autonomie psychoaffective, je suis psychorigide. J’obéis aux injonctions de mon « surmoi », qui représente la somme des principes rigides et moraux de mes parents. Je deviens ainsi très sévère envers moi-même. Mais je suis également jugeant(e) et critique envers les autres et je les donne des leçons sur la bonne conduite à suivre. Au travail, je suis exigeant(e) et perfectionniste. Dans l’univers familial, je m’inflige la même exigence de perfection dans mon rôle de parent. Je projette mon anxiété sur mes enfants, en devenant exigent(e) au sujet de leurs comportements et de leur parcours scolaire. De plus, je suis maniaque et très ordonné(e), ce qui est très désagréable pour eux. Je peux me livrer à des rituels de purification pour inconsciemment me libérer des « voix » parentales intériorisées, qui entretiennent un monologue dans mon esprit.

Si je suis narcissique, je deviens un sous-type occulte et perfectionniste.
Puisque mon type de narcissisme est occulte, je ne possède pas des stratégies captivantes pour séduire les autres et en soutirer le ravitaillement narcissique dont j’ai besoin. Il s’exprime de manière masquée, car j’ai peur d’être jugé(e), ridiculisé(e) dénigré(e) et rejeté(e). En projetant sur les autres ma peur d’être incorrecte, je les juge et les critique. Comme j’ai une rancune du cœur, je peux devenir insultant(e) et méprisant(e). Dès que quelqu’un fait une erreur, ou qu’il ne respecte pas mes idées ou mon travail, je me donne le droit de le juger, le condamner, le punir et le rejeter. À l’extrême de mon narcissisme, je peux être ethnocentriste, raciste, autoritaire, contrôlant(e), exigeant(e) et disciplinaire. Si je suis un leader religieux, je peux devenir un inquisiteur qui puni les autres avec cruauté.

 Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne peut constater la pureté et la perfection de son être authentique et son cœur pourrait s’apaiser.

Regardons maintenant 3 personnages hystériques qui reposent sur la tristesse.

4. Le personnage expéditif incapable

Les personnes qui refoulent leur tristesse, racontent ceci : En réaction au doute de moi-même, généré par le fait que mes parents ne me voyaient pas pour ce que je suis, mais pour ce que je fais, mon enfant intérieur a ressenti et conclu ceci : « Je suis incompétent et incapable ». Mon « faux self » qui s’est construit autour de ce « faux core », se croit hypercompétant. Identifié(e) à lui, je confonds « être » et « faire ». Pour cette raison, j’ai développé la capacité de faire et d’agir rapidement et efficacement. Je me focalise sur des objectifs précis. Je peux être performant(e), compétitif (ve), bon promoteur, très diligent(e) et agressif (ve) dans les affaires. Cela fait de moi une bonne secrétaire ou un bon cadre, mais au fond de moi, j’entretiens la peur de l’échec. Je me focalise donc sur le succès et les apparences. À moins d’avoir évolué vers mon Autonomie émotionnelle, je refoule la tristesse de nier mon Être authentique, car j’évite ma peur de l’échec en adoptant une image de réussite sociale.

Mon mécanisme défensif est l’identification à cette image.
Identifié(e) à elle, je me lance à la quête de prestige. Mon attention se focalise sur la réussite sociale et professionnelle. Je cherche à me distinguer par mes contacts sociaux et je me fais ma propre propagande. Je soigne mon apparence en m’habillant de manière appropriée pour chaque occasion. En fait, je me fourvoie en existant par cette image, car je ne sais pas qui je suis réellement. Mon « surmoi » génère une anxiété chronique par ses injonctions qui me poussent à essayer de devenir super-capable et super-performant(e). Dans l’intimité, ma quête de performance m’éloigne de ma spontanéité, du contact avec mon énergie vitale et du plaisir sexuel, car mon attention se focalise sur ma prouesse sexuelle plutôt que sur mon ressenti. Selon mon genre, cela m’amène à l’impuissance ou à la frigide.

Si je suis narcissique, je deviens un sous-type pro-social.
Comme je vis à partir d’une image je ressens un vide abyssal. J’espère donc impressionner les autres et gagner leur admiration, afin de combler mon vide pour me sentir exister. Dans ma quête de succès et de prestige, je peux mentir sur mon parcours professionnel et donner une image qui ne correspond pas à la réalité. Je surestime mes accomplissements et compétences et je suis très vaniteux (se). J’ai une vision grandiose de ma capacité à gérer les choses. À l’extrême de mon narcissisme j’agis à partir des stratégies perverses. Par exemple, afin d’obtenir des postes élevés, je peux aller jusqu’à tricher ou marcher sur la tête des autres. Je peux avoir des comportements délictueux comme le harcèlement et le détournement d’argent. Je ne ressens rien pour le partenaire que j’exploite et je n’ai aucune empathie.

Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne peut arrêter de s’identifier à son image et ressentir la compassion qui se trouve dans son cœur. Elle pourra ainsi retourner à l’Être authentique qu’elle est réellement.

5. Le personnage aidant demandant

Les personnes qui extériorisent leur tristesse, racontent ceci : En réaction à la dévalorisation que j’ai subie de la part de mes parents, mon enfant intérieur a ressenti et conclu ceci : « Je ne vaux rien, je ne suis que le rebut de la famille ». Mon « faux self », qui s’est construit autour de ce « faux core », entretient une image de générosité. Identifié(e) à lui, je me montre chaleureux (se), aidant(e), charitable, tolérant(e), altruiste, généreux (se), cordial(e) et sympathique. Souvent, je me rends indispensable et je m’occupe de besoins des autres, même s’ils ne me le demandent pas. Je donne des conseils aux autres car je crois savoir mieux qu’eux, ce dont ils ont besoin. Je les coache sur leur santé, leur travail, leur vie professionnelle ou sociale. Je leur donne affection et cadeaux. Mais ma générosité est égocentrique, car je cherche insatiablement la reconnaissance des autres pour me sentir exister. À moins d’avoir évolué vers mon Autonomie psychoaffective, je suis inconscient(e) du fait que par ma quête de reconnaissance je deviens un(e) mendiant(e) très demandant(e).

Mon mécanisme défensif est la répression de mon besoin d’interdépendance.
Si je souffre de dépendance affective, c’est parce que j’ai besoin d’amour. Mais j’agis comme si je n’avais besoin de personne ou comme si j’étais très indépendant(e). Dans la relation de couple, je n’écoute pas mes besoins, ni n’installe pas des limites saines. Je peux infantiliser mon/ma partenaire en prenant soin de ses besoins au point de devenir sa mère. En revanche, je lui demande de deviner mes besoins sans que je les énonce. Il/elle doit reconnaître ma générosité. Lorsque mes proches ne devinent mes besoins ou qu’ils ne me donnent pas la reconnaissance que j’espère, j’explose. À ce moment-là, je deviens théâtrale et histrionique et je peux radoter au point de rendre mon interlocuteur fou. Comme je suis hédoniste, je confonds « amour » et « plaisir » sensuel. Dans les rapports sexuels, j’ai un côté très exigeant. Je demande à mon partenaire de me plaire par la tendresse et un érotisme délicat. Je lui demande également un traitement spécial, comme si j’étais un prince, ou une princesse. Par mes demandes de reconnaissance et mes exigences, je peux devenir narcissique.

À l’extrême de mon narcissisme, je deviens très séducteur ou séductrice.
C’est alors que je me glorifie d’être superbe et que je me conduis avec fierté, orgueil, présomption, impatience, irrévérence, obstination, insolence, hypocrisie et mépris. Je punis ma/mon partenaire par l’infidélité s’il/elle ne se montre pas à la hauteur de mes exigences. Parfois, j’agis comme si j’étais une « femme fatale ». Je fais sentir à l’autre personne qu’il/elle a trouvé la perle rare, je joue avec ses sentiments et insuffisances et à la fin, je la rejette tout en la dénigrant. Je punis les gens s’ils ne donnent pas la reconnaissance que j’attends.

Je peux devenir un(e) narcissique de sous-type somatique.
Dans ce cas-là, je suis convaincu(e) de n’être que le corps « vu par mon mental ». Je pratique la louange de mon corps, car j’aime attirer les autres par mes atouts physiques. Pour cette raison, je cultive mon apparence et je focalise mon attention sur ma silhouette, ma musculature, mon poids, ma peau, mes dents, mes ongles, mes cheveux et ma beauté. Mon corps doit être parfait, car il est l’objet libidinal que j’adore. Comme je confonds « être » avec « paraître », je ressens l’urgence d’être aimé(e), vu(e), admiré(e) et reconnu(e) par mon apparence. J’adore la flatterie. Mon besoin compulsif de prouver ma valeur par mon apparence, produit une baisse de mon intelligence, même si je me prends pour un génie. Certainement, je manque de discernement, car en me laissant porter par mes mécanismes égotiques, je suis dépourvu(e) d’intériorité et d’amour pour moi-même.

Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne peut ressentir la gentillesse et l’humilité qui se trouvent dans son cœur. Elle pourra ainsi faire le constat de sa liberté intérieure.

6. Le personnage mélodramatique

Les personnes qui intériorisent leur tristesse, racontent ceci : En réaction à l’abandon psychoaffectif et autres souffrances vécues au sein de ma famille, mon enfant intérieur a ressenti et conclu ceci : « Je suis inadéquat(e), je ne suis jamais à ma place ». Mon « faux self » qui s’est construit autour de ce « faux core », entretient le sentiment de perte ou d’abandon. Identifié(e) à lui, je crois que l’univers et la vie m’ont abandonné(e). Je crois que je n’ai pas de place dans ce monde et j’ai une peur terrible d’être abandonné(e). Mon attention se focalise sur la souffrance. À moins d’avoir évolué vers mon Autonomie psychoaffective, je m’apitoie sur moi-même et je me plains de manquer d’amour et de tout, car je traverse des situations pénibles, réelles ou imaginaires, qui prouvent que je ne serai jamais heureux (se). Cependant, je sublime ma souffrance lorsque je développe mon côté original, délicat, artistique, élitiste, élégant et raffiné.

Je souffre intensément parce que je confonds « amour » et « souffrance ».
Pour cette raison, j’intériorise la souffrance des autres. J’ai une identification empathique avec leurs besoins et souffrances. Quand j’aime quelqu’un qui souffre, j’idéalise cette personne et la mets sur un piédestal. C’est ainsi je me sens « spirituellement élevé(e) ». Je confirme ma sensation d’abandon en aimant celle ou celui qui est inatteignable ou qui me semble inaccessible. Je suis très mélancolique. Je ressens une joie immense de l’aimer l’être idéalisé, même si je me sens nul (le).

Je souffre de dépendance affective.
Comme je ressens que sans amour ma vie n’a pas de sens, je donne une attention exagérée à mon/ma partenaire, au point d’en devenir son esclave. J’utilise cette activité nourricière, comme une forme de séduction pour remplir mon besoin intense de l’autre. Mais aussi, je l’utilise pour me structurer à travers de la relation, car je me sens incapable de m’assumer et je crois avoir besoin d’aide matérielle. C’est ainsi que je confirme ma douloureuse frustration et ma tendance masochiste. Pour essayer de comprendre le pourquoi de ma souffrance, je fais une analyse très confusionnelle qui n’aboutit à rien, car je ne suis pas conscient(e) de ma régression en âge. En fait, je pleure comme un bébé à qui sa mère n’a pas donné d’attention.

Mon mécanisme défensif est l’introjection d’une image dénigrée.
J’éprouve une forme d’élévation spirituelle dans l’autodénigrement. Je me sens inintelligent, nul(le), laid(e), répulsif (ve), pourri(e), repoussant(e), etc. Mon émotivité intense, s’applique non seulement à mes sentiments romantiques, à ma dramatisation de la souffrance, à ma dépendance de l’autre et à mes qualités nourricières, mais aussi à ma colère. Je me sens tellement frustrée, que je peux hurler pour décharger ma colère et ma honte toxique, ainsi que mes sentiments d’avidité, de cupidité, de haine, de jalousie. Je suis jaloux (se) des réalisations des autres, de leur position sociale et de leur genre. Je souffre de ce que les psychanalystes appellent l’envie du pénis si je suis une femme, ou l’envie du vagin si je suis un homme. Pour cette raison, je peux avoir un conflit d’identité et devenir transgenre.

Si je suis narcissique, je deviens un sous-type artiste.
En tant qu’artiste, je me persuade d’être spécial(e), adéquat(e) et extraordinaire. J’entretiens une image raffinée, sensible et délicate, voire affectée ou maniérée. J’utilise cette image d’originalité pour compenser mon sentiment de médiocrité, jusqu’à faire preuve d’une arrogance compétitive. En fait, je suis rongé(e) par l’envie et par la rage. Je considère que le monde me doit la gloire, la reconnaissance et l’admiration. Je peux vivre donc dans l’illusion de ma grandeur et croire que je suis très talentueux (se), même si mon talent est douteux.

Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne peut ressentir et constater la joie sans objet, le foyer intérieur, l’équanimité intérieure et la sérénité qui se trouvent déjà au cœur de son être authentique.

Regardons maintenant les 3 personnages qui reposent sur la peur :

7. Le personnage persécuteur persécuté

Les personnes qui refoulent leur peur, racontent ceci : En réaction à la persécution traumatisante dont j’ai été l’objet de la part d’un de mes parents, mon enfant intérieur a ressenti et conclu ceci : « Je suis seul(e) dans un monde hostile ». Dû à ce « faux core », mon « faux self » focalise l’attention sur le danger. Identifié(e) à lui, je vis dans un état permanent d’insécurité, mais je refoule mon anxiété au point de ne pas la remarquer. Pour gérer mon insécurité, si je me sens psychologiquement faible, j’essaye d’être fort(e). À moins d’avoir évolué vers mon Autonomie émotionnelle, ma paranoïa peut se manifester par une hypnose de catastrophisme.

Dès que mon mécanisme mental de « l’observateur » crée des images effrayantes, je les regarde comme si elles étaient la réalité. Je fais alors du catastrophisme ou j’entre dans une crise d’angoisse ou de panique.
C’est ainsi qu’inconsciemment je me persécute moi-même. J’ai peur de l’inconnu, de l’intimité, du changement, de ne pas être capable de faire face aux situations, de faire des erreurs, de ne pas survivre et de lâcher cette peur.

Mon mécanisme défensif est la projection.
Je suis devenu(e) hypervigilant(e) et sceptique car j’imagine les intentions cachées des autres. Je projette sur eux mes inquiétudes, peurs et soupçons. C’est alors que je deviens une personne persécutrice. Pour m’apaiser, je peux devenir dépendant(e) affectif (ve). Je cherche alors la compagnie d’un(e) partenaire rassurant(e). Mais je serais toujours l’autorité qui contrôle l’autre. Mon anxiété génère des colères explosives. Mais je suis très loyal(e) envers ma famille et envers ceux qui m’apportent la sécurité. Afin de calmer mon anxiété, j’ai besoin de comprendre les choses par la logique et par une orientation théorique. Au travail, je me sens mieux à côté d’une autorité rassurante qui m’explique les choses de façon logique.

Si je suis narcissique, je deviens un sous-type paranoïaque.
Dans ce cas-là, mon doute ontologique est tellement terrifiant, que je me sens menacé(e) par mon propre néant. Je projette ma rage sur les autres sous la forme des jugements, critiques et punitions prétendument justifiées. Je produis la crainte par mes colères explosives, que j’exprime pour décharger mon anxiété. Pour me rassurer, je deviens le gourou de ma famille. Je crois que je la protège, alors que je l’enferme dans mon monde mental où je la contrôle et la terrorise ou point de créer un petit camp de concentration psychologique. Comme je me sens menacé par mon propre néant, je cherche à me relier à une autorité imaginaire qui je prends pour réelle. Par exemple, je fantasme sur un démon ou un dieu tout-puissant qui me protégera. Ce dieu ou ce démon tout-puissant est la source de mon ravitaillement narcissique, car je crois avoir une relation personnelle avec lui. Je deviens ainsi tout-puissant par procuration. Je me sens alors fort pour gérer les situations et les défis de ma vie. Dans le contexte social, je deviens l’autorité suprême ou omnisciente pour attirer l’attention des autres et obtenir mon approvisionnement narcissique.

Je peux devenir psychopathe et sociopathe.
Par exemple, si je suis un chef d’État très intelligent, et que j’ai beaucoup de pouvoir, je peux devenir un sociopathe paranoïaque qui, comme Hitler, va protéger son peuple des indésirables en planifiant un génocide. Dans ce cas, j’utilise la logique, la classification, la symbolisation, la discrimination, la déshumanisation, l’organisation, la polarisation, la préparation, la persécution et l’extermination de ces personnes et, au final, le déni de ce que je fais.

Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne peut discerner la véracité ou la fausseté des images effrayantes auxquelles elle s’identifie, si elle n’est pas psychopathe ou sociopathe. Et afin de trouver son courage intérieur, elle peut aller à la rencontre de son vide terrifiant qui n’est qu’imaginaire.

8. Le personnage idéaliste opportuniste

Les personnes qui extériorisent leur peur, racontent ceci : En réaction à l’instrumentalisation dont j’étais l’objet et à la perte de mon paradis imaginaire, mon enfant intérieur a ressenti et conclu ceci : « Je suis incomplet et insuffisant, inférieur, médiocre et banal ». Pour compenser ce « faux core », mon « faux self » se croit spécial, extraordinaire et supérieur. Identifié(e) à lui, je suis atteint(e) du syndrome de Peter Pan et d’une forme de narcissisme. C’est-à-dire que j’agis comme un(e) adolescent(e) qui se sent très spécial(e) par son prétendu savoir. À moins d’avoir évolué vers mon Autonomie psychoaffective, je recherche une satisfaction maximale pour un effort minimal, car je suis un(e) hédoniste qui évite la souffrance. Par exemple, je fais d’innombrables projets qui ne sont que des rêves que je confonds avec la réalité. Pour la plupart, ces projets n’aboutissent à rien, car j’évite les contraints, les obligations et les efforts. J’ai une soif de liberté, des expériences exaltantes et des voyages et je saisis les opportunistes qui se présentent pour tirer le meilleur profit. Si au lieu d’être égocentrique, je suis ethnocentrique, je développe des projets sociaux qui favorisent le bien-être de l’humanité. Mais même dans ce cas-là, je me sens différent des autres car je me crois spécial et savant.

Mon mécanisme défensif est la rationalisation.
Par ce mécanisme, j’essaie de donner une explication cohérente, logique et acceptable à mes comportements, dont je ne perçois pas les véritables motifs, ni ne vois les conséquences. Je manipule les autres en les racontant des histoires, tout en utilisant des truismes, des clichés et des sophismes, pour dissimuler mes insuffisances. Je parle comme si je savais, mais je ne suis qu’un(e) charlatan(e) qui aime persuader les autres avec des discours qui « sonnent bien ». Pour dissimuler mon anxiété, ma honte et ma culpabilité d’être médiocre, ignorant, inférieur ou banal, je joue avec les mots et avec les idées pour me donner de l’importance et pour avoir une image de supériorité esthétique et intellectuelle. C’est ainsi que je maintiens l’illusion de tout savoir et d’être spécial. J’aime être la vedette de la fête et faire comme si tout allait bien. Tout cela me donne le sentiment de maîtriser les situations et de gérer mes émotions par rapport aux menaces perçues.

À l’extrême de mon narcissisme, je deviens un sous-type cérébral.
Dans ce cas-là, je me nourris de mon propre esprit, de mon intellect, de mon prétendu savoir. J’agis comme si je ne faisais pas partie du monde des communs. Je me satisfais d’activités solitaires ou d’une profession au travers de laquelle je me vois placé au-dessus de la stupidité humaine. Je considère que les autres ne sont que des bipèdes qui font tous les mêmes choses au même temps. Ils me sont inférieurs en conscience, en intelligence ou en sensibilité. Mais je peux entrer en contact avec ceux qui nourrissent mon savoir. Ma vie acquiert du sens dans sa conviction d’être omniscient, spécial et différent des autres. Je me prends un peu pour un dieu inaccessible. J’en fais le centre de ma sensation d’exister. En fait, mon éloignement dans un monde bien à moi, est le résultat des idées paranoïdes et d’une conduite d’adolescent plutôt schizoïde. Je suis un arrogant égoïste, qui dévalorise son/sa partenaire et l’exploite par mon opportunisme. Je lui fais porter ma rage passive, tout en restant dans ma zénitude. Je suis complètement indifférent à sa souffrance. Et puisque je suis tellement spécial, je suis dans le déni total de mon narcissisme. Vous trouverez mes comportements en couple dans cet article : Les 5 phases de la relation narcissique/dépendante.

Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne pourrait enfin développer le discernement et l’introspection, pour reconnaître sa dynamique interne. Elle pourra ainsi évoluer vers son autonomie psychoaffective et ressentir la compassion pour elle-même et pour les autres.

9. Le personnage observateur éloigné

Les personnes qui intériorisent leur peur, racontent ceci : En réaction à la façon dont ma mère niait mon existence, tout en m’instrumentalisant, mon enfant intérieur a ressenti et conclu ceci : « Je n’existe pas ». Mon « faux self » qui s’est construit autour de ce « faux core », vit dans la terreur du néant. Identifié(e) à lui, mon attention se focalise sur un vide abyssal qui me semble réel et que je tente d’éviter par une quête du sens. Les autres font partie de ce vide terrifiant. Je vis donc dans la crainte de leur proximité. Dans mon enfance, la séparation d’avec ma mère a généré de la terreur et je n’ai pas accompli le processus d’individuation et de séparation. Je vis donc en état de régression d’âge. La fixation sur ma mère continue à me hanter. Elle est un objet mental primaire de mon esprit qui peut m’engloutir.

Mon système défensif est la dissociation et l’isolement.
Je tiens les autres à distance et les observe de loin pour éviter leur regard, car je me sens menacé par eux. Cette observation distante me rassure et me fait croire que je les connais. Mais ma connaissance d’eux n’est qu’abstraite. C’est pourquoi je suis asocial(e), car inconsciemment, je crois que les autres peuvent absorber mon énergie jusqu’à l’épuiser. Sur le lieu de travail, j’évite les autres en agissant comme si j’étais une momie ou un zombie. Je les vois comme s’ils étaient des dessins animés, des images derrière l’écran ou des symboles. Je vis donc dans un état de retenue émotionnelle et d’avarice affective et j’évite les relations. Ma famille me rend anxieux (se) car je crois qu’elle m’empêche de progresser dans ma quête du sens. Perdre le temps avec elle me frustre et me met en colère. Pour cette raison, je reste négatif (ve) face à leurs demandes. Je ne veux pas leur être utile ou leur rendre un quelconque service. Parfois, je me sens coupable d’être à tel point détaché(e). Je ne suis pas en contact avec mon énergie vitale, ma respiration est courte et je ne me sens pas vraiment vivant(e). En raison de mon orientation cognitive, je me concentre sur des connaissances abstraites qui me font me sentir un peu vivant(e). Je cherche à savoir et à comprendre et je lis beaucoup. Quand je parle aux autres, je ne suis pas spontané(e). Je fais un traité des faits, de méthodes et de conclusions. Cependant, j’ai un côté sensible et je ressens de l’amour pour mes enfants.

Mon ego accablé m’a fait adopter un narcissisme occulte.
Je suis comme un trou noir hurlant dans le vide, comme un petit enfant écrasé par la sourde terreur de ne pas exister. Je souffre d’anéantissement psychique. Je me sens très fragile et sans protection. Mon ego accablé me fait me sentir honteux et coupable d’être-là, d’occuper un espace et d’exister. Mon insuffisance ontologique est tellement profonde que j’ai une terrible peur d’être jugé, critiqué ou ridiculisé par les autres. Je préfère donc les éviter. Je suis en grande difficulté de m’engager dans la réalité de la vie et ne peux pas entretenir une relation réciproque enrichissante avec qui que ce soit. Pour entrer en contact avec les autres et créer quelques liens, j’utilise un « personnage fictif » rempli d’objets imaginaires et des symboles. Identifié(e) à ce personnage fictif, je regarde ma propre vie comme de l’extérieur. Je rends des services aux autres pour obtenir leur amitié, sans jamais m’intéresser à eux vraiment. Lorsque je me fais une représentation mentale de quelqu’un, j’ai une interaction imaginaire avec cet objet mental, plutôt que d’avoir une relation authentique avec l’être humain qui est là. En projetant sur les autres mes insuffisances, je me dissocie d’eux et les observe à partir de mon personnage fictif, tout en me disant qu’ils sont inintéressants, médiocres, insignifiants et vides de sens. À long terme, mon personnage dissimulé suscite du dégoût, de la révolte ou du mépris. Dans mes tentatives d’avoir une relation de couple, très vite je ressens la terreur d’être englouti, car je transfère sur cette personne la mère toute-puissante qui peut m’engloutir. Je m’éloigne constamment d’elle ou je la rejette définitivement. Si je vis seul(e), mon avarice me permet d’être autosuffisant(e). Je n’ai besoin de personne. Je me procure une intimité fictive en regardant quotidiennement des films pornographiques pour me caresser pendant des heures. Mon fantasme inconscient de vengeance est satisfait lorsque je regarde ces femmes se faire baiser et dénigrer.

À l’extrême de mon narcissique, je deviens un sous-type schizoïde.
Dans ce cas-là je suis avare affectif et n’éprouve pas d’émotion. Je suis froid et distant. Je ne donne aucun signe de continuité dans la relation. Je repousse ma famille ou ceux qui m’entourent et leur demande de me laisser seul. Je peux être injurieux et hostile si quelqu’un pénètre mon espace. Le sexe me dégoûte. Si quelqu’un m’insulte, m’humilie ou m’ignore, je vais dévaloriser mon agresseur sans ressentir aucune colère ou frustration. Je trouve mon ravitaillement narcissique dans mon propre monde mental fictif.

Réflexion : grâce à un processus de déshypnose, cette personne, pourrait aller à la rencontre de son néant, afin de ressentir la paix sans objet qui se trouve dans son cœur. Elle pourrait s’éveiller à la véritable omniscience sans attachements.

Au contraire de notre Nature profonde, chaque personnage psychique vit dans le passé ou dans le futur, mais jamais dans l’instant présent.

Les mécanismes défensifs de notre personnage

Comme vous pouvez le constater, notre « personnage » émerge d’une famille dysfonctionnelle et/ou toxique. Vous pouvez lire : Les antidotes contre la famille toxique. Dans ce contexte, l’enfant que nous étions a adopté un « faux self » qui possède un mécanisme défensif qui se construit autour de son « faux core ». L’ensemble confirme le doute et le vide du personnage, ainsi que son manque d’amour, de complétude, de valeur, etc. Et c’est précisément ce doute, ce manque et ce vide, qui constituent notre enfer.

Les quêtes de réparation de notre personnage
Dans les descriptions que vous venez de lire, vous avez remarqué peut-être que la quête principale de chaque personnage s’oppose au « faux core » :

  • 1. La quête d’amour.
  • 2. La quête de pouvoir.
  • 3. La quête de la perfection.
  • 4. La quête de succès.
  • 5. La quête de reconnaissance.
  • 6. La quête d’élévation spirituelle.
  • 7. La quête de sécurité.
  • 8. La quête d’expériences exaltantes.
  • 9. La quête de connaissances abstraites.

Cependant, chaque quête, ne fait que confirmer le personnage habituel.

Les besoins compulsifs de notre personnage
Chaque personnage a un ou plusieurs besoins compulsifs :

  • 1. Besoin d’être un suiveur des autres.
  • 2. Besoin de dominer les autres.
  • 3. Besoin de donner des leçons aux autres.
  • 4. Besoin d’être admiré par les autres.
  • 5. Besoin d’être reconnu par les autres.
  • 6. Besoin de souffrir d’amour pour quelqu’un.
  • 7. Besoin de contrôler les autres.
  • 8. Besoin de se monter plus savant que les autres.
  • 9. Besoin de regarder les autres à distance. Chaque besoin compulsif, confirme le personnage habituel.

Les distorsions cognitives de notre personnage
Nos distorsions cognitives sont des généralisations et des interprétations erronées de la réalité, qui génèrent des cognitions, des pensées, des conclusions et des actions erronées. De toute évidence, lorsque nous ne questionnons pas les distorsions cognitives de notre « personnage », nous entretenons des pensées et des conclusions erronées sur nous-mêmes et sur les autres. Et lorsque nous ne sommes pas conscients de notre dynamique interne, nous reproduisons des pensées et des conclusions erronées sur nous-mêmes ou sur les autres, qui confirment les distorsions cognitives de notre personnage. Nous entretenons ainsi un cercle vicieux.
La question se pose : « Suis-je mon personnage habituel ? »

Se réveiller de l’hypnose identitaire

Le connu Maître Ramana Maharshi, enseignant de la Non-dualité, a déclaré :
« Toutes les voies spirituelles véritables ont pour seul but de
déshypnotiser l’individu ».

L’être humain qui s’offre des espaces d’introspection, se réveille de son hypnose identitaire. Grâce à ce réveil, il constate l’unité indivisible de sa nature Essentielle, inclusive de sa nature animale. La remise en question de notre faux personnage, nous permet de constater l’Être authentique que nous sommes réellement. Ce processus n’a rien de métaphysique. C’est la démolition de nos conditionnements et repères infantiles, jusqu’à ce que nous soyons vraiment adultes.

Les résultats remarquables de la déshypnose

Les gens qui commencent à découvrir les conséquences de s’identifier à leur personnage, font des prises de conscience dans toutes les strates ou dimensions de la conscience. Par exemple :

  1. Dans la dimension Essentielle : « Je ne savais pas qui j’étais ». « Je vivais dans le passé ou dans le futur, mais jamais dans l’instant présent ». « Je cherchais depuis longtemps la réalité ultime, car je me sentais vide ».
  2. Dans la dimension de l’intellect subtile : « Je n’avais pas de discernement, je ne distinguais pas le vrai du faux, ni ne savais pas non plus ce qui me convenait ou non ». « Je ne savais pas ce que je voulais ».
  3. Dans la dimension externe : « Mes actions et mes inhibitions de l’action, étaient menées par mon personnage ». « Je n’arrivais pas à concrétiser mes projets ».
  4. Dans la dimension corporelle : « Je ne prenais pas soin de mon corps, ni de mon sommeil ». « J’étais autoérotique ». « J’ai arrêté la drogue ».
  5. Dans la dimension émotionnelle et psychoaffective : « Mes émotions étaient menées par mon personnage et je ne savais pas comment communiquer avec mes enfants ». « J’avais peur de l’intimité ». « Je dépendais des autres pour exister ».
  6. Dans la dimension mentale : « Mon personnage interprétait erronément tout ce qui se passait ». « Je m’identifiais complètement au faux core ». « Je n’avais pas de confiance en moi ». « Le monologue intérieur ne s’arrêtait pas ».
  7. Dans la dimension du « Je suis » : « Je ressens une sérénité remarquable depuis que j’ai arrêté d’ajouter des adjectifs et des concepts après l’expression « Je suis » ».

La personne qui se réveille de son hypnose identitaire, est consciente du fait que nous sommes UN, une seule énergie. Cet être humain ressent l’énergie vitale qui circule librement dans son corps. Il vit sa vie intensément en étant conscient que la vie du corps débute au moment de la conception et qu’il va s’éteindre avec la mort. Il dispose d’une Autonomie psychoaffective et émotionnelle, qui lui permet de voir les autres comme des êtres également uniques, ayant leur propre énergie vitale, leurs propres valeurs, leurs espoirs et leur réalité existentielle. Il vit donc dans une disposition de réciprocité sociale qui lui permet de s’intéresser aux besoins fondamentaux et à la souffrance de tous sur cette planète Terre.

Sa sécurité ontologique

L’être humain qui a une sécurité et une confiance en soi solide, prend sa vie dans ses mains et ses responsabilités en charge. Il reconnaît ses priorités, ses besoins fondamentaux et ses limites. Il mène à terme ses projets et ses rêves. Il a un ego solide qui le permet d’établir des limites flexibles dans ses relations intimes et dans les interactions humaines. Il est conscient de l’expression singulière et vivante de son existence et de celle des autres. Il agit envers autrui avec respect, humanité et authenticité. Et lorsqu’il commet des erreurs, il en tire des enseignements sans se juger. Cet être humain vit dans la joie simple d’être et dans l’amour sans objet.

Sa transcendance de la peur sociale

Cet être humain, transcende les rôles dans la communauté sociopolitique, socioculturelle et socio-sexuelle, érigés par les conventions et convenances des liturgies comportementales de l’ère évolutive actuelle. Pour cette raison, il ne demande rien, ni ne donne rien. Il n’apporte rien, ni ne retire rien. Il ne juge rien, ni n’impose rien. Simplement, il met en lumière l’existence illusoire d’un fantôme, qui n’est qu’un génome humain, hybridé par la conscience existentielle collective, et qui réagit exclusivement en fonction de la peur. Ayant transcendé sa propre peur, cet être humain vit dans la réalité de son être authentique.

Votre « personnage habituel » n’est que le reflet que vous renvoie le miroir. Sa présence ou son absence, ne retire rien, ni n’ajoute rien à l’Être authentique que vous êtes réellement.

Publication proposée par : Calderón Prabhã

Prabhã Calderón est coach, enseignante et auteure. Elle apporte une contribution précieuse à la description des mécanismes hypnotiques attachés aux croyances identitaires, à la compréhension des liens entre ces mécanismes et les souffrances individuelles, transgénérationnelles et collectives. Prabhã est l’auteure du livre : « L’enfer narcissique », « Sortez de cette folie hypnotique » Aux Éditions Sydney Laurent. Ses consultations se déroulent en ligne.
- Tél. 00 33 647 57 16 28
- Courriel : prabha.calderon@orange.fr
- Site : https://prabha-calderon.fr/

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