- Besoin de sentir et d’exprimer notre existence à partir de notre autonomie d’adulte, car personne ne peut vivre notre vie ou notre mort à notre place et personne ne peut s’exprimer à notre place.
- Besoin de sécurité de base, besoin de sentir que nous occupons un espace et que nous avons notre place dans cette planète.
- Besoin de variété, de changement de position physique et de stimulation physique, émotionnelle et intellectuelle.
- Besoin de reliance à une famille, à un couple, à une société, à une nation, tout en restant encrés dans notre individualité qui est unique.
- Besoin d’auto-estime de soi, de respect propre, de poursuivre notre inclination spontanée…, besoin de contribuer ou d’apporter quelque chose.
- Besoin d’intimité, besoin de partager l’amour, de communiquer, d’échanger et de créer une interconnexion avec les autres.
- Besoin de satisfaire la curiosité, besoin d’évolution, de changement d’activités, besoin de nouveaux horizons.
Nous ressentons ces besoins selon les circonstances de notre vie.
Cependant, comment pourrions-nous les combler si notre attention se focalise par exemple sur une perception de « manque » attachée à une sensation de « vide intérieur » ? Une confusion est couramment entretenue entre les besoins fondamentaux de l’adulte et les « besoins compulsifs ».
Cette confusion produit des situations d’une extrême complexité ainsi que des distorsions à la relation, aux autres et à soi-même. Les conflits internes et externes qui en résultent rendent souvent impossible la satisfaction des besoins fondamentaux au profit d’une recherche chimérique ou spirituelle…
LES BESOINS COMPULSIFS
Les besoins compulsifs décrits ici correspondant à neuf croyances identitaires autour desquelles se construit la psychologie entière de l’adulte-enfant. Ce sont des « besoins compulsifs » basés sur la croyance principale de l’enfant : « je ne suis pas ce que je devrais être ».
1. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes :
je suis incorrect (e), je suis imparfait (e), je suis pourri(e), je ne suis pas ce que je devrais être… Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivants :
- Besoin stressant d’éviter l’incorrection et l’imperfection.
- Besoin de perfection, de discipline, d’impeccabilité, de droiture…
- Besoin de contrôler ses désirs et pulsions pour éviter l’incorrection.
- Besoin d’être correctement fort et adulte.
- Besoin de s’évaluer et d’évaluer et de se juger pour éviter l’incorrection.
- Besoin de prouver la supériorité de l’esprit sur le corps.
- Besoin d’éthique, d’idéaux moraux, de gérer sa destinée et celle des autres en imposant « la loi » et des règles perfectionnistes basées sur la vertu.
- Besoin de s’améliorer, de se transformer, « d’être guidé (e) » par une autorité parentale ou spirituelle vertueuse et perfectionniste.
2. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes : je suis sans valeur, je ne vaux rien…
Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivants :
- Besoin d’éviter sa sensation de manquer de valeur.
- Besoin d’être généreux (se), de plaire, d’aider, de combler les besoins des autres…
- Besoin de séduire par toute cette activité et d’obtenir la reconnaissance, l’appréciation…
- Besoin de séduire par une image charismatique, séduisante et sensuelle.
- Besoin de briller, de rayonner, d’être admiré(e)… par l’aide apportée.
- Besoin de se glorifier intérieurement pour sa générosité.
- Besoin d’être flatté(e), aimé(e) et admiré(e)… pour sentir sa valeur.
- Besoin de combler les besoins des autres et d’être reconnu(e) par des services rendus, tout en négligeant ses propres besoins.
- Besoin de se rendre indispensable.
- Besoin de faire des demandes infantiles, proportionnelles à « l’aide » apportée, pour se prouver sa valeur.
3. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes : je ne suis pas capable de faire, je suis affectivement et émotionnellement vide…
Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivants :
- Besoin de s’identifier à « une image » basée sur l’idée d’être quelqu’un de spécial, d’omniscient…
- Besoin d’utiliser les autres pour son approvisionnement narcissique.
- Besoin d’être vu(e) comme étant intelligent(e), fonctionnel (le) et expéditif (tive).
- Besoin de regarder son reflet dans tous les miroirs qui sont les yeux des autres.
- Besoin de réussite, de succès, même si cela implique de « faire semblant ».
- Besoin d’accomplissements matériels et sociaux pour agrandir son image.
- Besoin de chercher la réussite sociale par tous les moyens.
- Besoin compulsif de grimper dans l’échelle sociale pour obtenir un statut.
- Besoin de faire semblant à propos de compétences sociales, intellectuelles, spirituelles…
4. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes : je suis nul(le) je suis inadéquat(e), je n’ai pas de la place, je suis abandonné(e), « l’Univers » m’a abandonné(e).
Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivants :
- Besoin d’être adéquat(e) et approprié(e).
- Besoin d’obtenir une place dans le monde tout en croyant que ce manque est réel.
- Besoin d’être quelqu’un de très spécial en adoptant une attitude mélancolique et/ou mélodramatique.
- Besoin de languir de mélancolie, de languir d’amour pour quelqu’un d’inatteignable, tout en s’auto-dénigrant…
- Besoin de s’autodénigrer dans l’amour comme moyen de « s’élever ».
- Besoin de souffrir pour les autres, d’introjecter leurs souffrances, leurs problèmes…
- Besoin de tout analyser, de tirer des conclusions qui confirment sa détresse et sa confusion.
5. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes : je n’existe pas, les autres peuvent épuiser mon existence s’ils s’approchent trop ; je manque de consistance, je manque d’êtreté…
Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivants :
- Besoin de s’isoler, de se retenir, de se sauvegarder…
- Besoin de se protéger du regard des autres qui est ressenti comme menaçant.
- Besoin de fuir l’intimité, car elle est interprétée comme une menace à son existence.
- Besoin de s’éloigner, de se dissocier des autres…
- Besoin de se cacher des autres tout en craignant leur rejet.
- Besoin de maintenir les autres à distance et de les observer.
- Besoin de combler la sensation de vide en se remplissant de connaissances abstraites concernant les autres, le monde, l’existence, la mort, l’au-delà…
6. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes : je suis seul(e) et séparé(e) dans un monde hostile, dans un monde menaçant, dans un monde qui me disqualifie, dans un monde imprévisible…
Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivantes :
- Besoin de se rassurer en utilisant le contrôle, l’hyper-vigilance, le scepticisme, le doute…
- Besoin de contrôler les « intentions cachées des autres » et de les soupçonner…
- Besoin d’anticiper le mensonge, la trahison, le complot…
- Besoin de projeter sur les autres ses propres soupçons de trahison ou de danger.
- Besoin de preuves de sécurité à partir de cadres de référence sécuritaires.
- Besoin d’une orientation théorique et de raisonnements logiques pour se rassurer.
- Besoin de chercher la sécurité en étant l’autorité et/ou en se reliant à une autorité d’apparence sécurisante, qu’elle soit spirituelle ou autre.
- Besoin de se révolter contre l’autorité.
- Besoin de se relier aux autres tout en ressentant une séparation et une solitude persistantes.
7. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes : je suis incomplet(e), je suis insuffisant(e).
Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivants :
- Besoin de se remplir de projets excitants et bouleversants pour ressentir de l’enthousiasme et de l’excitation sur un futur fantasmé.
- Besoin de gratification en reportant les contraintes et les obligations et en privilégiant le plaisir…
- Besoin de se « gargariser » ou de se délecter de tout ce qui semble « extraordinaire » et d’obtenir des connaissances idéalisées ou un savoir hors du commun dans le but de se compléter.
- Besoin d’idéalisme, du non-conventionnel, de rébellion, d’idéologies et d’activités révolutionnaires… Besoin de se sentir intellectuellement supérieur(e) ou spécial(e).
- Besoin de justifier ses conduites et ses rêves par le mécanisme de rationalisation.
- Besoin de séduire les autres par la parole, par des histoires racontées, en montrant son savoir et en évoquant des truismes, des clichés et des sophismes…
8. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes : je suis impuissant(e) et démuni(e).
Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivants :
- Besoin d’obtenir le pouvoir, de dominer par la compétition, par la gestion illusoire du monde en imposant sa propre vérité arbitraire et sa propre justice.
- Besoin de nier les sentiments et d’éviter l’intimité et les sensations de vulnérabilité qui sont interprétées comme des faiblesses.
- Besoin d’obtenir un plus haut niveau hiérarchique par l’acquisition matérielle, par le statut social, par la politique…
- Besoin incessant d’excès, de stimulation sensorielle, de sexe, de luxure, de stress, de vitesse, d’épices, de musique intense et forte …
- Besoin de vengeance, de s’exprimer en utilisant de cruels sarcasmes, l’ironie, l’humiliation, le sadisme, l’intimidation, la colère…
9. L’observateur du « moi » se focalise sur ces certitudes : je suis sans amour. Il n’y a pas d’amour… Ma mère ou mon père ne m’a pas aimé(e). L’amour est « localisé dans une personne » qui ne va jamais m’aimer…
Pour compenser ces idées, il crée les besoins compulsifs suivants :
- Besoin de se sur-adapter aux autres pour obtenir de l’amour ; besoin de suivre les désirs de l’autre, de se soumettre.
- Besoin de se faire utiliser au nom de l’amour et d’utiliser les autres au nom de l’amour.
- Besoin de s’oublier soi-même, de s’anesthésier, de s’engourdir psycho-émotionnellement et d’endormir la colère ou sa passion pour la vie…
- Besoin du confort psycho-émotionnel pour se désensibiliser vis-à-vis du stress.
- Besoin de suivre une autorité spirituelle dans le but d’obtenir un amour imaginé suprême.
- Besoin d’oublier et de nier ce qui se passe et ce qui s’est passé…
- Besoin d’avoir une appartenance familiale comme moyen d’obtenir de l’amour et de le donner…
- Besoin d’une forme de stabilité matérielle attachée à l’accumulation de souvenirs et d’objets liés à la famille.
- Besoin de se remplir de collections de toute sorte y compris d’objets transitionnels comme des nounours, poupées…