La Luminothérapie


Les études médicales montrent qu’une personne sur cinq souffre d’un manque quotidien de lumière, aux USA ce chiffre monte jusque à 30% de la population, et ce déficit peut engendrer divers dérèglements dont celui de notre système endocrinien. La dérégulation d’une hormone aussi importante que la mélatonine ou de la sérotonine provoquera des troubles de l’humeur ou du sommeil.

La luminothérapie traite donc divers syndromes notamment en matière de dépression chronique, saisonnière ou de troubles du sommeil, de dérèglements hormonaux, etc.

Une avancée majeure a été faite en luminothérapie lorsqu’il fut prouvé que seule la partie du spectre lumineux qui se trouve autour du bleu est efficace sur la mélatonine, l’hormone du sommeil qui est impliquée dans les troubles de l’horloge biologique (dépression saisonnière, troubles du sommeil,…).
La nouvelle génération d’appareils est conçue avec des LED’s. Les LEDs, diodes électroluminescentes, sont de petites ampoules qui ont une durée de vie quasi illimitée. On peut facilement moduler leur fréquence, et donc la couleur de la lumière émise.

La lumière bleue demande, comme les ultraviolets, une grande précaution. Lorsqu’elle est envoyée SEULE, dans l’œil, elle ne provoque pas la contraction de la pupille ; la lumière bleue peut alors entrer dans l’œil trop intensément et provoquer des dommages. En revanche, lorsque la lumière bleue est accompagnée d’autres couleurs, même en petite quantité, ces dernières provoquent la contraction de la pupille (comme le fait le soleil, qui provoque le clignement des paupières), permettant de profiter de tous les effets thérapeutiques de la lumière bleue en étant parfaitement protégé de ses effets nocifs. Il suffit de très peu ’d’enrobage’, mais celui-ci doit être scientifiquement établi, et la parfaite sécurité de la lumière doit également être testée. Il est important de vérifier que les appareils de luminothérapie bénéficient d’un agrément CE non seulement pour la sécurité de son appareillage mais également un CE médical qui garantit son efficacité clinique.

Dans des conditions sécuritaires respectant les normes concentrer l’émission de lumière sur le bleu permet à elle seule une plus grande performance, même avec moins de lux (pour mémoire, le lux est l’unité de mesure de la luminosité perçue par l’œil et non pas l’intensité de lumière effectivement reçue) ; cependant, au-delà d’une certaine dose de bleu, on n’observe plus d’augmentation de l’effet thérapeutique. Comme l’indique le rapport de l’expert mondial en matière de dommage rétinien, le Dr Sliney, les appareils de dernière génération peuvent ainsi être utilisés sans aucun risque, même des heures durant.

C’est aussi pourquoi il est important de ne pas employer de LEDs bleues simples, dont la sécurité ne serait pas garantie. Il est nécessaire d’utiliser des diodes brevetées, bleues au départ et qui subissent un traitement spécial de blanchiment. Ainsi, la lumière émise est faite de beaucoup de bleu (pour l’effet thérapeutique sur la mélatonine), et d’un peu d’autres couleurs. Ces dernières ont plusieurs objectifs :
- elles provoquent la contraction de la pupille pour assurer la sécurité
- elles permettent de ne pas avoir de ’fantômes’ oranges : images en ’négatif’ après exposition, de la couleur complémentaire si la lumière n’est pas blanche (fantômes oranges pour une lumière bleue non blanchie)
- bien que les recherches ne soient pas abouties, il semble que certaines autres couleurs jouent un rôle dans la production de sérotonine, l’hormone du bien-être.
Cette nouvelle génération reproduit ainsi la lumière naturelle du soleil, qui est majoritairement bleue avec, en moindres quantités, les autres couleurs du spectre.

Mécanismes physiologiques

Il est maintenant scientifiquement établi que les rythmes circadiens (horloge interne) sont régulés par une douzaine de gènes. Ces gènes sont eux-mêmes activés ou désactivés selon des boucles logiques complexes qui sont sensibles à l’exposition à la lumière.
On sait ainsi qu’une hormone secrétée par la glande pinéale, la mélatonine, est en corrélation avec l’horloge interne. En effet, cette hormone est normalement secrétée en grande quantité pendant les heures d’obscurité, permettant l’endormissement, et diminue à la survenue de la lumière du jour, provoquant l’éveil. En agissant sur le taux de mélatonine, on peut donc provoquer des conditions physiologiques entraînant un sommeil ou un éveil naturel. Il est établi que l’envoi de lumière dans la rétine réduit le taux de la mélatonine, simulant des conditions ’matinales’.
Le SNC perçoit la lumière au travers de neurones spécialisés appelés ’melanopsin cells’, situés dans la rétine. Ces cellules sont sensibles à une fréquence qui correspond à la lumière bleue (460 nanomètres). L’efficacité d’une lumière sur le taux de mélatonine dépend donc de la proportion de son spectre situé dans la zone du bleu.
Les ’melanopsin cells’ ne sont pas impliqués dans la vision. C’est pourquoi l’idée qu’en matière de traitement par la lumière l’efficacité est obtenue par des appareils émettant simplement beaucoup de Lux (unité de luminosité correspondant à la perception par les récepteurs de la vision) est erronée.
Tous les lux produits en dehors de la zone de fréquence bleue n’ont aucun effet sur la mélatonine.
Il n’est cependant pas indiqué d’employer une simple lumière bleue monochromatique car celle-ci provoque la rémanence de ’fantômes’ oranges. De plus, la lumière bleue monochromatique est, comme les UV et comme beaucoup de médicaments, bénéfique en deçà de certains seuils et nocive au-delà de ces seuils. Une intensité trop importante de lumière bleue est un facteur important de dégénérescence maculaire.
Par ailleurs, si la lumière bleue est envoyée seule dans l’œil, elle ne provoque pas la contraction de la pupille, et le seuil d’innocuité est sensiblement plus bas que lorsqu’elle est accompagnée d’autres couleurs du spectre, même en faible quantité. On doit donc utiliser une lumière plus complexe, que nous désignerons par lumière ’à dominante bleue’ dans la suite.

Ce traitement, tout à fait naturel, n’a aucun effet secondaire et permet de traiter plusieurs troubles de manière spectaculaire. La communauté scientifique dénonce le peu de cas qui est fait de telles possibilités, entraînant un considérable surcoût en matière de soin de santé : cette méconnaissance entraîne un recours obligé à des traitements parfois peu efficaces ou, lourds d’effets secondaires.

Indications principales

L’indication la plus connue est le traitement de la dépression saisonnière. Le blues de l’hiver atteint 20% de la population, dont la plupart ne font pas l’objet d’un diagnostic correct, provoquant une perte importante de productivité voire des arrêts de travail. Beaucoup de personnes souffrant de dépression saisonnière ne consultent pas à ce sujet, ignorant qu’il existe un traitement pour les soulager. Les symptômes du SAD (seasonnal affective disorder) sont typiquement, chaque année au même moment (en général, mais pas toujours, à l’approche des jours plus sombres - certains patients dépriment pendant l’été) : une fatigue excessive avec augmentation du besoin de sommeil, difficulté à se lever le matin, difficulté à se concentrer, irritabilité, sensation de manque de glucides (hydrates de carbone), gain de poids, faible libido. Le traitement donne en général déjà des résultats au bout d’une semaine.
Des études récentes ont démontré l’efficacité de la luminothérapie sur toutes les formes de dépressions, soit comme traitement principal ou comme adjuvant.

Une autre indication-phare du traitement par exposition à la lumière bleue est le jetlag. En s’exposant à la lumière à tendance bleue à des moments indiqués, et en évitant la lumière du jour (port de lunettes spéciales) à d’autres moments, on accorde l’horloge interne avec le cycle voulu. On évite ainsi la grande perte de productivité due au décalage entre les périodes d’éveil physiologique et les moments de travail.

Le travail par pauses ou à horaire décalé est lui aussi facilement solutionné par l’exposition à la lumière. Une exposition au moment correspondant au début des journées des employés permet un état de vigilance et un endormissement aux moments voulus. Une fatigue de ’fin de journée’ est aidée par une brève exposition à ce moment-là.

Une indication excessivement courante et très peu prise en compte est celle du traitement des troubles du sommeil. En effet, s’il est notoire que la lumière vive permet facilement de ’remettre à l’heure’ l’horloge interne des patients présentant des décalages de phase (coucher tardif et lever difficile pour certains, ou au contraire difficulté à rester éveillé en soirée et réveil trop matinal pour d’autres), il est plus rare que l’on utilise la luminothérapie pour rendre aux patients leur qualité de sommeil, ou pour éviter les insomnies. La luminothérapie est cependant le meilleur traitement non médicamenteux contre l’insomnie (cf. Pr Poirrier, CHU Liège), avec autant d’efficacité et moins d’effets secondaire que les hypnotiques. Une exposition quotidienne matinale suffit en général à amender les troubles.

Or, on sait que les somnifères, s’ils permettent l’endormissement, ont une kyrielle d’effets secondaires :
- Ils ne permettent en fait pas de véritable récupération (’décapitation’ du sommeil réparateur des stades III et IV) ,
- Ils entraînent des troubles de la mémoire,
- Ils interagissent avec l’alcool,
- Ils provoquent des troubles de l’équilibre et une diminution de la vigilance,
- Ils peuvent provoquer sédation matinale et fatigue diurne
- Ils provoquent accoutumance et dépendance
- Ils diminuent la libido
- Ils diminuent le temps de réflexe (danger pour la conduite)
- Ils ont un effet dépressogène
- Ils potentialisent les effets sédatifs d’autres médicaments.

Le traitement par la lumière atteint l’effet thérapeutique recherché sans aucun de ces effets secondaires. Il provoque la survenue, à temps et à heure, d’un sommeil naturel, réparateur, et a, au contraire des somnifères, un effet antidépresseur et bénéfique sur la libido.
L’avantage en productivité et en coût de santé est considérable ; il serait souhaitable de pouvoir réserver le traitement par hypnotiques aux indications où ils sont spécifiquement relevants.

Le sommeil chez les personnes âgées est considérablement amélioré par la luminothérapie. En effet, le vieillissement s’accompagne d’une moindre sécrétion de mélatonine, et donne dès lors un sommeil perturbé. Ici aussi les somnifères restent le recours le plus fréquent. Or, si tous les effets secondaires restent valables, certains ont de plus dans ce cas particulier des conséquences dramatiques : les troubles de l’équilibre sont responsables de chutes nocturnes lourdes de conséquences vu la fragilité osseuse des personnes âgées. Les troubles de la mémoire, déjà présents sans usage de somnifères, sont accentués et deviennent très invalidants. Une exposition à la lumière à tendance bleue permettent aux aînés de retrouver un sommeil de qualité sans encourir ces désagréments. Comme le cycle des personnes âgées est naturellement décalé vers le matin, l’exposition se fera plutôt en après-midi si l’on veut obtenir un décalage de la phase de sommeil vers les heures plus tardives.

Les adolescents ont quant à eux un cycle naturellement décalé vers le soir. Le rythme scolaire, commençant fort tôt, est donc ’anti-naturel’ ; dans différents pays les autorités commencent à réaliser l’utilité de retarder les horaires. De nombreux jeunes ont du mal à être attentifs le matin, et leurs performances scolaires peuvent être aidées de façon évidente par une synchronisation de leur rythme naturellement tardif sur celui imposé par l’école. Il leur suffit pour avoir un état de vigilance adéquat de s’exposer à la lumière bleue le matin, typiquement pendant leur petit déjeuner. De même, les étudiants en session peuvent ainsi synchroniser leur horloge interne aux horaires de leur journée d’examen, et s’assurer un meilleur sommeil sans atteindre aucunement à leur santé, et sans les effets secondaires souvent catastrophiques des autres stimulants ou somnifères.

Enfin, au sein de la population active, on sait que l’horloge biologique de chacun a son propre rythme, influençant les moments de vigilance ou ceux où l’on a du mal à se concentrer. Il résulte de l’action de la lumière bleue sur les rythmes circadiens qu’une exposition matinale quotidienne permet de manière générale une hausse de productivité via la synchronisation des rythmes personnels sur ceux imposés par le travail. L’exposition à la lumière augmente la concentration, les performances et la vigilance.
De manière générale , la luminothérapie, de par son action régulatrice sur les rythmes circadiens, a un effet anti-fatigue. Certaines personnes toujours fatiguées souffrent en fait d’une désynchronisation de leurs rythmes circadiens. Des patients ayant reçu un diagnostic de fatigue chronique se sont vus ’guéris’ par une simple séance matinale de luminothérapie.

Posologie et efficacité

Les découvertes reprises ci-dessus permettent de comprendre pourquoi le traitement par luminothérapie était jusqu’ici peu répandu.
Les dispositifs lumineux étaient choisis pour leur grande émission de Lux, sans contrôle de la qualité du spectre ; la proportion de lumière bleue y était toujours réduite, pouvant être quasi absente. Leur efficacité était donc très variable. La tentative d’améliorer l’efficacité via la production de Lux se soldait par la conception d’appareil de très grandes dimensions. Ils nécessitaient dans tous les cas un temps d’exposition long, parfois même à l’hôpital, ou en tout cas à la maison, sans souplesse d’utilisation.

Cibler la longueur d’onde efficace permet la conception d’un appareil petit, portable, et nécessitant des temps d’exposition courts (de l’ordre de 20 à 30 minutes, contre typiquement 60 minutes pour les lampes à large spectre plus puissantes mais beaucoup moins efficaces). Ceci augmente fortement l’efficacité du traitement. L’exposition peut se faire le matin au déjeuner ou au bureau en matinée de préférence (excepté lorsque l’on souhaite avoir un effet de retard de phase : le traitement se fera alors vers 18h).

Merci à Therapeutia pour la rédaction de cet article

Publication proposée par : Wauthier-Freymann Yves

Yves Wauthier-Freymann est Psychothérapeute à Ottignies-Louvain-la-Neuve. Yves est spécialisé en Trauma complexe et troubles de l’attachement. Il est aussi superviseur IFS et co-directeur de Iepra
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