S’écouter en profondeur et retrouver son pouvoir personnel.

Néanmoins, je suis « titillée » par une petite voix qui me dit de faire entendre la mienne (de voix)…et en même temps il y a celle (une autre ;-) qui me murmure à l’oreille « mais qu’est-ce que tu vas rajouter comme information aux milliers d’avis, de points de vue, de concepts déjà mis à disposition de lecteurs submergés de contenus venant de toutes parts sur mille sujets en lien avec la thérapie, le travail sur soi, l’éveil, la guérison, etc. ? ». Tout n’a-t-il pas été déjà dit, écrit ? ». Prise en étau entre ces voix, j’écris ces lignes.

Les voix dans notre tête sont multiples, subtiles et souvent inconnues de nous. Nous sommes tous « plusieurs dans notre tête ». Cela n’est pas réservé à ceux qu’on appelle vulgairement les « fous », les « malades », ou encore « ceux qui ont une pathologie », terminologie choisie quand on veut se donner l’impression de ne pas être condescendant.

Je suis en permanence sous l’emprise de mes voix, je crois parfois les voir ou les entendre mais je passe sans doute à côté de la plupart, qui agissent néanmoins. Dans l’ombre, sans que je ne m’en rende compte, elles œuvrent en toute impunité…
Est-ce un problème ? Pour moi, non. C’est la vie. C’est le fonctionnement normal d’un être humain. Avoir un mental, des pensées, dont on n’a pas conscience et qui nous font ressentir les choses d’une certaine manière, agir dans une certaine direction etc. est pour moi inhérent à l’incarnation humaine.

Pour autant, je me sens parfois paralysée ou bloquée dans une situation. Et j’observe que c’est le cas de tous les êtres que je rencontre dans le cadre de ma pratique de thérapeute ou dans mon quotidien. Nous sommes souvent « partagés » entre faire ci ou ça. Nous avons envie de faire telle chose et en même temps, nous nous disons « mais peut-être que je devrais plutôt » ou « mais ce n’est peut-être pas « juste » etc. ou à l’inverse nous n’avons pas envie de...mais nous nous disons « mais je dois le faire , ou « mais j’ai pas le choix » ou encore « mais c’est comme ça »…. Nous pouvons aussi faire quelque chose et râlons à ce propos, n’ayant pas conscience que nous nous l’imposons inconsciemment, pris par une voix que nous n’entendons pas.

La contradiction, inhérente à notre nature humaine n’est à mon sens pas à déplorer en elle-même. C’est son effet paralysant qui peut l’être, dans la mesure où il peut être cause de blocage, de paralysie et donc de souffrance.

La souffrance est- elle un problème ?
Non plus. On peut y rester une vie. Quand elle devient trop forte, elle peut néanmoins devenir un moteur d’évolution. Je n’aime pas souffrir. Et j’ai compris que la souffrance venait de moi, de ma manière de percevoir les choses, qu’elle venait des voix que je n’avais pas les moyens d’entendre.

Alors je me suis fait aider. Grâce à l’approche de la Communication NonViolente, j’ai appris à reconnaître et traduire mes voix d’une manière qui m’a permis d’évoluer de manière considérable au cours des dix dernières années. Sans relâche, j’ai pris le temps, au départ dans un cadre thérapeutique puis de manière autonome, d’écouter les différentes parts intérieures qui portent mes voix, mes considérations, en apparence contradictoires.

Après des centaines de rencontres de cœur à cœur avec ces espaces et leurs messages, j’ai pu retrouver la connexion avec ce que je ressens et ce dont j’ai besoin plutôt que d’être prisonnière de ce que je « me dis » ou ce que je ne me dis pas, mais qu’une part de moi me murmure sans que je le sache.

Pour moi, la transformation s’opère à ce niveau-là. Au niveau des pensées qu’on ne pense pas penser, des croyances auxquelles on croit ne pas croire, des voix qu’on n’entend pas. Elle s’opère dans les profondeurs de l’intériorité, dans la rencontre de ces espaces, avec Amour, à partir du Soi.

Chaque part, chaque voix ainsi rencontrée et véritablement entendue peut ainsi s’assouplir, se transmuter et permettre à la personne auparavant « paralysée », de reconnecter son élan vivant, d’agir dans le concret à partir de son être profond, de créer sa vie plutôt que de la subir et de rayonner plutôt que de souffrir.

Est-ce une recette magique ? Non.
Est-ce que cela permet d’évoluer ? Probablement, pour qui a le courage de se laisser toucher. Je suis chaque jour émerveillée de la puissance de ces rencontres dans le cadre de ma pratique et de l’évolution des êtres que j’accompagne, qui redeviennent peu à peu acteurs de leur vie et retrouvent leur pouvoir créateur.

Ai-je fait entendre ma voix par cet article ? Je ne sais pas. Et cela n’a aucune importance. Ce que je sais, c’est que j’ai écouté les deux parts de moi et que j’ai ainsi pu suivre mon élan de cœur, celui de m’exprimer librement.

Sans croire que j’ai raison, ni même que je suis crédible, simplement parce que c’était là, vibrant à l’intérieur de moi. Merci à toi qui m’auras lue et qui auras rendu cela possible. Grâce à toi j’ai exercé mon pouvoir de choix et peut-être puis-je t’inspirer à faire de même.