Cohérence cardiaque, une voie royale pour le bien-être

Par Daniel Collet-Cassart


Cohérence cardiaque, une voie royale pour le bien-être

Dans son best-seller "Guérir" paru en 2003, David Servan-Schreiber a révélé au public francophone la notion de cohérence cardiaque et fait naître pour celle-ci un véritable engouement. Il y a de quoi !
Il y présente une méthode simple, à la portée de tous, facile à mettre en œuvre, qui permet de maîtriser les effets du stress, améliorer sa santé à long terme et développer son intelligence émotionnelle.

En 1999 l’Institut HeartMath (IHM) aux Etats-Unis publiait un livre intitulé "The Heartmath Solution" consacré à la cohérence cardiaque, sa mise en œuvre ainsi que les résultats des recherches consacrées aux effets de la cohérence cardiaque sur la santé physique et mentale.
A partir des observations qu’ils ont faites, les chercheurs de l’IHM ont développés des méthodes et des séminaires de formations qui ont largement été diffusés aux Etats-Unis particulièrement auprès du personnel des entreprises fort concerné par les effets du stress dans le travail.

Le trait de génie de l’IHM a été de créer un logiciel, appelé Freeze-Framer™ qui permet, après capture des battements cardiaques sur un endroit du corps (doigt ou oreille), de calculer la variation de la vitesse du cœur et de mesurer quantitativement le pourcentage de cohérence obtenue. Ce logiciel permet de mesurer immédiatement les progrès réalisés lors de l’apprentissage de la mise en cohérence cardiaque.

Mais qu’est-ce donc que la cohérence cardiaque ?

Quand notre cœur bat au rythme de 70 battements par minute (rythme moyen dans la population adulte), en réalité durant cette minute la fréquence des battements varie et peut aller de 60 à 80 battements/min par exemple. Cette variation est tout à fait normale et elle est due au fait que les battements cardiaques sont soumis au contrôle de deux branches du système nerveux autonome : le système sympathique et le système parasympathique. Le premier accélère les battements cardiaques, augmente la libération d’adrénaline dans le sang, dilate les voies pulmonaires, stimule la production et la libération du glucose, contracte les vaisseaux sanguins de la peau tandis que le système parasympathique produit les effets inverses (il freine). En gros le sympathique prépare l’organisme à l’action et le parasympathique favorise la récupération de celui-ci.

En situation idéale l’accélération et la décélération des battements cardiaques sont synchronisés, c’est-à-dire qu’une accélération régulière est suivie d’une décélération régulière puis à nouveau d’une accélération régulière et ainsi de suite. Dans ces circonstances l’ensemble de l’organisme fonctionne de façon idéale et le mental est dans la quiétude : c’est l’état de cohérence cardiaque. Celui-ci peut-être mesuré facilement par le logiciel Freeze-Framer™. La mesure de la variation de la vitesse cardiaque est le meilleur indicateur des états de quiétude ou de stress. En cas de stress le profil est plutôt chaotique car il y a désynchronisation des accélérations et décélérations. En cas de quiétude ou de bien-être par contre le profil est synchronisé car le cœur bat en cohérence.

Les conséquences de l’incohérence

Imaginez une voiture automatique équipée seulement d’un frein et d’un accélérateur. En fonction du trajet et des obstacles le conducteur enfoncera seulement l’accélérateur ou le frein afin d’avoir une conduite souple. Imaginez maintenant que les deux pieds du conducteur enfoncent les pédales de façon anarchique, sans concertation : la voiture consommerait plus de carburant, les pièces mobiles de la voiture subiraient une usure prématurée et certainement le conducteur ne se sentirait pas très bien de cette conduite chaotique. Ce sont exactement les effets du stress : fatigue (consommation excessive d’énergie), usure des organes et mal-être !

La cohérence pour prévenir les effets du stress

La resynchronisation des accélérations et décélérations cardiaques permet donc de prévenir les effets du stress. Et c’est ici qu’apparaît l’avantage majeur de la cohérence cardiaque comme méthode anti-stress : avec un peu de pratique on dispose d’une méthode qui ne nécessite aucune infrastructure particulière, qui peut-être intégrée dans ses activités quotidiennes, dont la durée (de une à plusieurs minutes) peut s’adapter aux contraintes du moment et qui ne coûte absolument rien. A la limite la cohérence cardiaque peut volontairement être obtenue en effectuant un travail routinier.

Les effets bénéfiques de la cohérence cardiaque

Le cœur avec ses battements constituent l’oscillateur le plus puissant de l’organisme et le champ magnétique généré par l’activité électrique du cœur est le plus puissant de ceux produits dans l’organisme, ce qui fait de cet organe un organe central chez l’être humain. Les nombreux oscillateurs biologiques de l’organisme vont se synchroniser sur cet oscillateur majeur qu’est le cœur et le champ magnétique du cœur va influencer toutes les molécules constitutives de l’organisme ainsi que les réactions chimiques dans lesquelles celles-ci sont impliquées. Se mettre en cohérence cardiaque c’est comme accorder son organisme a son cœur. Le meilleur joueur de guitare doit de temps en temps accorder son instrument faute de quoi sa musique de sublime qu’elle peut-être deviendra cacophonique.
Au niveau organique, on sait à ce jour que la pratique régulière de la cohérence cardiaque augmente l’efficacité du système immunitaire ; des taux significativement augmentés d’immunoglobulines A (anticorps présents dans les sécrétions des muqueuses) du ont été mesurés suite à une pratique régulière de la cohérence cardiaque durant un mois. Par ailleurs des augmentations du taux de DHEA (hormone ralentissant le vieillissement) de près de 200% ont été enregistré alors que des baisses importantes de cortisol (hormone de stress) ont été mesurées. Il n’existe aucune contre-indication à la pratique de la cohérence cardiaque.
L’institut Heartmath continue ses recherches dans ce sens et nul doute que de nouvelles observations spécifiques d’amélioration du fonctionnement organique seront observées dans un futur proche.

Au-delà de la maîtrise du stress, l’intelligence du cœur

On sait, car le ressenti en est immédiat, que la mise en cohérence cardiaque apporte un état de quiétude et de bien-être immédiat. L’impact de la mise en cohérence cardiaque va cependant bien au-delà du ressenti de bien-être comme on l’a montré à l’Institut Heartmath.

Depuis sa fondation en 1991, l’Institut s’est consacré à l’étude de la fonction cardiaque dans l’organisme en s’occupant essentiellement des liens entre le psychisme et le cœur. Dans les années 70’ les chercheurs américains John et Béatrice Lacey ont mis en évidence l’existence d’un important réseau neuronal dans le cœur et surtout de sa relation bidirectionnelle avec l’amygdale, le thalamus et le cortex dans le cerveau.

On croyait auparavant que tous les ordres venaient du cerveau ; ce n’est pas le cas, parfois le système nerveux du cœur refuse d’exécuter des ordres venant du cerveau. Plus étonnant encore le cœur peut envoyer des "ordres" au cerveau que non seulement celui-ci comprend, mais auxquels il obéit. Le lien bidirectionnel qui existe entre le cœur et le cerveau, particulièrement avec des zones impliquées dans la gestion des émotions et des sentiments comme l’amygdale fait du cœur ce que maintenant on n’hésite plus à appeler "le deuxième cerveau".

Les expressions populaires comme "il a bon cœur", "le cœur a ses raisons" "une histoire qui me tient à cœur" etc. , nous montrent que de tout temps on a subodoré l’existence d’un lien entre les émotions, les sentiments et cet organe qui n’est plus seulement une simple pompe hématologique dans l’organisme.
Les chercheurs de l’IHM ont observés que les émotions et sentiments négatifs ont tendance à désynchroniser les mouvements cardiaques et inversement que les sentiments positifs comme l’amour, la compassion, la gratitude, renforcent la cohérence cardiaque, diminuent le taux de cortisol qui est l’hormone du stress. Or on sait que le cortisol produit en état de stress contribue à bloquer le fonctionnement du cortex dans la réflexion et la prise de décision ; de là à penser que la pratique de la cohérence cardiaque améliore nos capacités à percevoir le monde autour de nous, à faire les bonnes réflexions et à prendre les bonnes décisions, il n’y a qu’un pas.

La thèse de l’IHM est qu’en focalisant notre attention dans la région du cœur et en y cultivant des sentiments de compassion, d’amour de gratitude etc. nous allons y développer une synchronisation des actions du sympathique et du parasympathique, notre mental trouvera la quiétude et sera à même de réfléchir et de prendre les meilleures décisions concernant une situation donnée. C’est ce que les chercheurs de l’IHM appellent l’intelligence du cœur, une notion qui est cousine d’une autre qui a fait grand bruit fin des années 90’ et qui a donné lieu à un autre best-seller : l’Intelligence Emotionnelle de Daniel Goleman.

"Adieu dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir."
(Antoine de Saint-Exupéry)

Daniel Collet-Cassart

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