Les Métaphores

« Votre vie est une histoire remplie d’histoires ! »

Par Anné Linden


Les contes fascinent l’humanité depuis la nuit des temps. Les contes enseignent, divertissent, préservent l’Histoire, guérissent et nourrissent. Une histoire interpelle notre esprit inconscient tout en évitant l’esprit conscient, cognitif et intellectuel. Elle retient notre imagination et notre intuition.

Le Docteur Milton Erickson, le maître de la communication inconsciente et de la métaphore, nous rappelle de façon répétée que le changement dépend d’un changement de notre perspective – de notre point de vue. Les histoires nous détachent de nous–mêmes et nous mettent dans les chaussures de l’autre ; changeant ainsi notre perspective et permettant à notre côté créatif de faire de nouvelles associations et connections.
Un message (ou une idée) auquel nous pourrions résister consciemment ou par rapport auquel nous pourrions nous défendre peut être communiqué de façon beaucoup plus efficace par une histoire.

Une métaphore utilise une histoire pour communiquer un message spécifique. Nous avons une quantité illimitée d’histoires à l’intérieur de nous : tout ce que vous avez fait jusqu’à présent, appris, vu, entendu, lu, rêvé est une histoire potentielle. Votre vie est une histoire remplie d’histoires.
Les courses dans le supermarché peuvent devenir une histoire fascinante au sujet des multiples choix que nous avons face à nous sans nous en rendre compte jusqu’à ce qu’ils apparaissent comme par magie en voyant un rayon comprenant dix marques différentes de sauces de spaghetti dont nous ne connaissions même pas l’existence.

Deux ingrédients sont importants dans l’utilisation des métaphores.
Ce sont la confiance en notre intuition et le courage d’être incorrect.

La confiance veut dire suivre la première idée d’histoire qui vous vient en tête, rappelez-vous que lorsque vous vous questionnez, c’est l’esprit conscient, l’ego qui analyse et qui s’inquiète de savoir si vous avez raison ou pas. La confiance veut dire permettre à l’énergie de couler de votre inconscient, là où vit votre intuition, sans qu’elle soit entravée par l’ego. Ceci fait appel au courage, au courage d’avoir tort contre l’ego qui veut avoir raison.

Le courage veut dire agir selon votre intuition allant de pair avec l’histoire, en la racontant et en assumant les conséquences. La pire chose qui puisse arriver est que vous fassiez une erreur. Ce n’est pas « mal » – particulièrement si vous avez à l’esprit que vous apprenez plus de vos erreurs que de vos réussites.

Un troisième ingrédient important pour les métaphores est d’avoir une structure, une procédure qui, étape par étape, peut, si elle est pratiquée au cours du temps, bâtir l’assurance, la confiance et le courage.

Voici une structure que je trouve utile : (Elle est décrite pour un individu mais vous pouvez l’utiliser avec un individu, un couple, une famille, ou un groupe)

1) Ecoutez et regardez la personne avec laquelle vous interagissez. Placez toute votre attention sur elle, identifiez le problème ou le but qui la concerne et ce qu’elle veut à la place. Vous pouvez aussi choisir de créer ou d’amplifier un comportement ou un état d’esprit qui pourrait faciliter l’apprentissage, la guérison ou le plaisir. (On appelle cela un « état de ressource ». Ndt).

2) Demandez-vous, “Quel changement de pensée, de ressenti ou de comportement pourrait approcher cette personne de son objectif désiré ?” (Cette étape n’est pas nécessaire quand vous voulez simplement créer ou augmenter un état de ressource).

3) Demandez vous : “Quelle émotion ou quelle idée pourrait faciliter cela ?”

4) Demandez-vous : “Quand ? Où ? Ai-je eu ce sentiment ou cette idée ? OU Quand ? Où ? Ai-je vu, entendu ou lu quelque chose à propos de quelqu’un d’autre ayant eu ce ressenti ou cette idée ?

5) Dites à voix haute, “Cela me rappelle...” ou “Il était une fois...” Ouvrez votre bouche, bougez vos lèvres et votre langue et permettez aux mots de sortir, et l’histoire coulera de votre inconscient vers l’auditeur et son inconscient.

« Il était une fois un brin d’herbe. Il était totalement désespéré, tantôt congelé par le froid, tantôt inondé par les pluies, ou brûlé par le soleil, et parfois même piétiné par des centaines de grosses chaussures et de bottes. Dès lors qu’il commençait à être heureux, à s’étendre vers le ciel bleu et la chaleur du soleil en écoutant les oiseaux s’interpeller et en sentant la brise le caresser, il était tondu ou aplati et compressé contre la terre.

Un jour, ne sachant pas ce qu’il faisait, quelqu’un le coupa si court qu’il savait à peine respirer et ne pouvait certainement plus entendre le chant des oiseaux ou sentir la brise. Mais, on ne sait pas comment, quelques jours plus tard, il remarqua qu’il avait légèrement grandi et qu’il pouvait à nouveau s’étirer et voir le ciel.

Malheureusement, après quelques semaines, le soleil le brûla si fort qu’il perdit sa couleur verte et devint brun et sec. Il pensa que sa fin était proche jusqu’au moment ou la pluie tomba et qu’il put boire goulûment et s’imprégner d’humidité. Bientôt, il regagna en couleur.

Il y avait toujours quelque chose qui semblait arriver pour le blesser, ou pour le mettre en danger ; la gelée et la neige, le soleil brûlant, les gens qui marchaient, couraient ou sautaient sur lui. Il était désespéré, ça ne valait pas le coup de vivre de cette manière.

Un jour un joli papillon se posa non loin de lui. Quelque chose de magnifique émanait de ce papillon et le brin d’herbe commença à lui parler pour en arriver à lui raconter son histoire misérable.

Le papillon fort sympathique, commença à lui parler. “Je peux comprendre ce que tu ressens mais je dois dire que je suis assez surpris d’entendre ton histoire. Vois tu, de ma perspective, vu d’en haut, au dessus de toi, je te regarde chaque jour. Je vois que tu es tellement flexible que la pire des tempêtes ne te casse jamais, peu importe ce qu’il t’arrive – être écrasé de façon répétitive, être gelé ou brûlé, tu te relèves toujours, lèves les yeux et t’étends vers le ciel et les nuages. Et quand le vent souffle je peux entendre ta chanson, jolie et légère.

Le brin d’herbe remercia le papillon et resta silencieux pendant longtemps. Puis, il commença à murmurer un chant joyeux – car il avait enfin réalisé que toute sa vie était un succès et non un échec.”

Quel message cette histoire vous apporte-t-elle ? A vous ? A votre vie ?

Anné Linden (Voir le site annelinden.org).
Traduction Didier Barbieux – Centre Rhapsodie 2008.

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