Dentosophie, le cri des dents.

Par Georges Didier


Dentosophie, le cri des dents.

En amont de la psy et du langage, il y a la bouche et sa forme.
Les tensions psychiques s’y expriment par le minéral des dents, leurs implantations et l’éventuel déséquilibre buccal… car c’est le psychisme qui imprime sa forme à la bouche.
Aujourd’hui, le moment est venu d’envisager une collaboration entre des dentistes qui respectent ce langage secret de la bouche et les thérapeutes de tous poils qu’ils soient analystes, psychothérapeutes, médecins ou ostéopathes.
Rencontre avec la dentosophie, cette nouvelle science qui aborde la bouche avec sagesse.

Les dentistes ont deux mauvaises réputations. On les dit menteurs comme des arracheurs de dents. Et pourtant aujourd’hui certains arrachent moins, voire plus du tout et surtout prennent conscience que la bouche offerte à eux ne ment pas. Elle crie l’invisible.

Les dentistes ont également la réputation d’être en retard. Ils le sont généralement car ils soignent ce qui est déjà abîmé. Aujourd’hui, il y en a qui anticipent et se placent en amont. Et qu’est-ce qui est en amont de la parole ? - La bouche et son ouverture. Où se manifestent en premier les ressentis des tensions psychiques ? - Dans l’équilibre/déséquilibre buccal.

Lacan disait que le langage, c’est vraiment ce qui ne peut avancer qu’à se tordre et à s’enrouler, à se contourner d’une façon dont après tout je ne peux pas dire que je ne donne pas ici l’exemple. (J. Lacan, La Troisième, Intervention au congrès de Rome, in Lettres de l’E.F.P., N) 16, 1.11.74, Paris, p. 196).

Il y a aujourd’hui une nouvelle race de dentistes, les dentosophes, qui abordent la bouche et son équilibre/déséquilibre comme des horlogers des mondes intérieurs. Ils pénètrent le secret de leurs patients en leur ouvrant la bouche et lisent leur psychisme au plus précis en analysant les implantations dentaires et leurs éventuels accidents.

Les dents crient, se déchaussent, poussent de travers, se font des caries. Elles s’expriment car il faut bien que les tensions trouvent un lieu pour manifester leurs tourments. C’est en amont de la parole et déjà les dents parlent et disent leur malheur, leur inhibition ou leur relâchement. Les psys devront s’y faire, ils vont devoir collaborer avec ces professionnels d’un genre nouveau. Ces dentistes-là sont dans la force de la fonction minérale, bien en amont de tout.

Maxillaire et mandibule

L’enfant s’organise autour de la bouche. Le maxillaire (dents du haut) est fixe. Il donne forme à la voûte buccale (palatine). Pour la dentosophie, c’est le projet de vie, lieu du projet parental, le fondamental où va venir buter la mandibule (dents du bas), seule articulation libre de la tête.

La mandibule exprime la liberté face au projet initial. Déjà tout est dit.

Autour du parler, l’enfant va marcher puis penser. Et entre les deux, la langue : où va-t-elle se poser ? Questions inédites car jamais abordées. Où posons-nous notre langue ? Est-elle paresseusement étendue en bas de la bouche, comme découragée ? Est-elle en position dynamique en haut du palais venant faire corps avec la voûte palatine ?

Pour tous les dentistes, mais surtout pour les dentosophes, la langue devrait être en haut. En effet, placée haut, elle vient coller et élargir la voûte palatine donc donner de l’envergure au projet. Le maxillaire peut ainsi s’élargir. La vie aussi.

Langage ou dents ?

La dentosophie est ambitieuse. Elle ose dire que souvent les thérapies de la parole ou les thérapies corporelles tournent en rond. Pour elle, il faudrait changer le dispositif énergétique en amont. Pas par des "rebirth" ou des "respirations sur d’autres plans", mais par un accès au plan premier, là où s’enracine l’énergie première, le minéral et son expression : les dents et la première ouverture du corps, la bouche. C’est ici que l’humain est en interpénétration avec le monde, là qu’il le ressent, veut le manger, lui parler, échanger et lui sourire.

Par exemple des bouches ont été inhibées par la première fréquentation du monde. Des dents peuvent se chevaucher comme s’il manquait de la place pour l’expression, comme si elles attendaient une autorisation à l’envergure. Pour les dentosophes, il va falloir élargir la bouche pour libérer cette énergie coincée.

Question : les thérapies connues peuvent-elles "élargir" une bouche et lui redonner son envergure ?
- on ne l’a pas encore vu, répond la dentosophie. Pour elle, l’énergie est bloquée au plus profond et la parole ou même le travail énergétique ne peuvent encore atteindre cette puissance-là. Pour elle, il faudrait, dans ce cas, un travail conjoint du dentosophe et du thérapeute.


Article paru dans le Journal "Réel" :www.journalreel.com

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