La Psychomotricité Relationnelle


La Psychomotricité Relationnelle

La Psychomotricité, globale et relationnelle en particulier, s’est frayée un chemin à travers les différentes sciences qui toutes vont dans le sens de la reconnaissance de l’enfant, de la personne, en tant qu’être humain à part entière, et de la reconnaissance du corps comme partie intégrante de l’unité de la personne. Au Forum Européen de la Psychomotricité en décembre 1996 à Marburg en Allemagne, la définition apportée au terme de psychomotricité fût celle-ci : « Basé sur une vision holistique de l’être humain, de l’unité du corps et de l’esprit, le terme psychomotricité intègre les interactions cognitives, émotionnelles, symboliques et corporelles dans la capacité d’être et d’agir de l’individu dans un contexte psychosocial. »

La psychomotricité désigne l’étoffe même, la réalité vivante du développement de la personne, qui, plutôt qu’à un processus logique, obéit à l’exigence des changements des rapports de la personne avec la diversité des milieux, depuis la symbiose physiologique avec le milieu utérin à l’état foetal jusqu’aux relations éthicopolitiques avec la cité à l’âge adulte. (Wallon)

L’approche de la Psychomotricité relationnelle réalise l’unité de la personne dans le corps.
On parle de corps existentiel c’est à dire que le corps sous-tend la présence au monde. Il est cette présence même, unité de la personne dans le corps vécu. (Coeman)
L’approche est organisée à partir de l’action sensori-motrice vécue par la personne dans une écoute et une observation. Quel que soit l’âge ou l’aptitude de la personne, elle sera toujours abordée à travers l’activité sensori-motrice conçue comme une relation tonico-affective avec les objets et les autres. (Lapierre, Aucouturier)
Permettre d’investir l’espace et le temps. Trouver ou retrouver le plaisir du mouvement, le plaisir de bouger, le plaisir d’être son corps, d’être soi-même. Chaque personne a son rythme ou sa manière : plaisir de découvrir, d’essayer, de rouler, de grimper, de se coucher, de s’exprimer.

Chaque enfant, libre de bouger, élargit, agrandit ses possibilités dans le plaisir qu’il ressent, dans le risque qu’il prend. Vivre avec l’objet, d’utiliser l’objet, c’est prendre la mesure de l’objet, c’est prendre la mesure de soi-même ; sauter, c’est peut-être se risquer, se perdre un peu.
Atterrir, c’est peut-être se retrouver, grandit de l’expérience pour recommencer, qui sait, jusqu’à la maîtrise. Utiliser les sons, le sol, le corps pour investir et occuper l’espace, le volume, c’est entrer en relation avec l’objet. C’est aussi pouvoir s’exprimer, seul, avec les autres, avec l’adulte ; c’est entrer en relation avec soi-même, en relation avec l’autre.
Les bases affectives, les matrices émotionnelles, se vivent dans l’expérience du corps qui est dialogue tonique. Le monde intra-utérin, l’expérience de la petite enfance et sa relation au monde les construisent. Porter, langer, allaiter, ramper, grimper, manger, marcher, parler… en relation affective à l’autre, au corps de l’autre, à son propre corps, établit la base du sentiment de sécurité, du sentiment de confiance en soi.

La psychomotricité relationnelle passe donc par le corps, par la relation à l’autre, par le mouvement, le rapport tonique et émotionnel ; elle s’adresse à l’enfant, à l’adulte, à tous. Elle s’adresse à l’être dans sa totalité. Elle s’articule d’emblée dans la réalité immédiate de la présence de l’autre, des objets, dans un espace et un temps particuliers. Elle permet à toute personne de vivre, d’expérimenter, peut-être à nouveau, une unité sensorielle, motrice, émotionnelle et mentale, psychique et corporelle. C’est un investissement de toute la personne qui découvre et investit : Elle déroule ses mouvements, ses gestes, ses postures, ses histoires, ses envies, son imaginaire, ses représentations ; à son propre rythme, au gré de son paysage intérieur et donc en relation à elle-même et à cet autre, présent pour elle.

Cet autre, le psychomotricien, est témoin privilégié de l’expression de l’autre, de sa découverte, de ses silences, de son exploration. Il est en relation personnelle avec l’autre : Il est partie prenante entre ce que la personne contient d’elle-même et ce qu’elle exprime d’elle-même. Il est témoin de son changement car la psychomotricité relationnelle apporte à qui vient à la pratiquer un remaniement de sa personne : Elle est l’occasion d’une harmonisation de ses modes de relation à elle-même et à autrui. Elle lui redonne, qui une envie de grandir, qui une fluidité de ses capacités corporelles, qui un moment de bien-être, qui un goût de confiance en soi, qui un parfum de responsabilité.

Michel Van Dam

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