L’Ayurveda ou médecine traditionnelle indienne

Par Philippe Hansroul


L'Ayurveda ou médecine traditionnelle indienne

Ayurveda peut se traduire par « science de la vie ». L’ayurveda daterait de plusieurs siècles avant Jésus Christ. Il trouve son origine dans la philosophie védique transmise par les Vedas, qui sont des textes écrits en sanskrit. Vedas signifie littéralement « livres des connaissances ». Une partie de la tradition védique a donné naissance à la médecine ayurvédique qui est le système médical le plus ancien connu. Elle continue à être pratiquée de nos jours. Elle a évolué au fil du temps pour ne garder aujourd’hui que l’essentiel : elle s’est notamment débarrassée des rites, des incantations et des sacrifices.

Cette médecine naturelle s’occupe avant tout de la prophylaxie des maladies. En médecine ayurvédique, comme pour les autres médecines dites énergétiques, le patient est considéré comme « un tout » indissociable. La médecine ayurvédique accorde comme le Tao une grande importance à l’environnement de l’individu. L’ayurveda laisse aussi une large part à la dimension spirituelle dans la voie de la santé. Le concept d’énergie vitale est abordé par la voie du spiritualisme. L’objectif est de permettre une bonne circulation des énergies à travers les différents canaux du corps par divers moyens comme l’administration de plantes médicinales, les corrections alimentaires, les exercices physiques (yoga), le massage et parfois les interventions chirurgicales.

En accord ou non avec l’aspect spirituel, la grande particularité de cette médecine est l’accent mis sur l’observation du patient. Celle-ci porte sur la morphologie, la physiologie et la psychologie de la personne. L’analyse permet ainsi de dégager un type de constitution et un type de fonctionnement , qui tous deux prédisposent le sujet à certaines pathologies.

Le corps

Selon l’ayurvéda, il y a trois forces vitales principales dans le corps. On les appelle « humeurs biologiques » et portent le nom de dhosas en Sanskrit. On pourrait comprendre le dhosa comme la constitution de base d’un individu, son potentiel génétiquement transmis. Les trois dhosas, ou humeurs sont vata, pitta et kapha. On explique qu’elles sont produites au départ des cinq éléments que sont la terre, l’eau, le feu, le vent et l’éther. Ces éléments se distribuent différemment au sein de chacun d’entre nous de façon innée.
L’éther et l’air sont des éléments très légers qui sont utilisés symboliquement pour décrire le type Vata, ce qui donne à cette constitution les capacités de légèreté (éther) et de mouvement (vent). Les personnes avec une dominante vata ont une énergie de grand envol. Utilisant plutôt l’énergie structure, ils sont actifs sur les plan intellectuel et spirituel plus que sur le plan physique. S’ils utilisent l’énergie action, ils sont agités, très en mouvements, mais sans finalité concrète. On les dit introvertis.
Les personnes avec une dominante pitta contient surtout l’élément feu. Il dégage une grande énergie en mouvement et en chaleur : utilisant plutôt l’énergie action, on le décrit comme un actif extraverti. Son activité physique est une activité de concrétisation et de réalisation.
Quand aux dominant kapha, sous influence des éléments eau et terre, il utilise préférentiellement l’énergie de réserve : on dit du Kapha qu’il est plutôt passif et indolent. Influencé par l’eau et la terre, c’est aussi la force tranquille (eau) et l’enracinement (terre).

Le mental

Sur la structure constitutionnelle de base vient maintenant se greffer une seconde notion : les gunas. Les gunas définissent les trois façons dont on peut utiliser les potentialités de son dhosas. Les trois gunas sont Sattva, Rajas et Tamas. En ayurveda, ils sont décrits comme des niveaux de développement mental. Il faut comprendre par là non pas un rapport avec quelque espèce de quotient intellectuel, mais avec un mouvement comportemental (qu’on pourrait tout aussi bien écrire « comportement mental »). On peut les apparenter au mouvement de dilatation-rétraction de la morpho-psychologie de Corman.
En ayurvéda, Sattva représente la lucidité Rajas la distraction et tamas la lourdeur d’esprit.

Sattva (lucidité) va conduire à l’intériorisation, ou au mouvement vers l’intérieur.
Rajas est la distraction ou l’agitation qui nous fait regarder vers l’extérieur.
Tamas est la lourdeur d’esprit qui crée la paresse et l’inattention.

En ayurvéda l’esprit influence l’état du corps.

L’apparition des maladies provient de facteurs psychologiques, et les maladies vont dépendre du niveau de développement mental, du type de gunas.

De façon générale, les types sattviques sont moins souvent malades parce qu’ils voient l’expérience de la maladie comme un moyen d’évolution et de changement.

Les types rajasiques utilisent leur potentiel énergétique pour l’extérieur, ce qui les conduit parfois à l’épuisement. Ils accusent les autres de leurs affections et s’attendent à ce que les autres les soignent.

Les types tamasiques ne se remettent pas facilement en question et acceptent leurs maladies comme un destin. Il devient alors difficile des les aider.

Contrairement à la constitution de base, le gunas d’un individu n’est pas prédestiné et change au fil du temps et des événements. Il représente la partie acquise de nos comportements, et présente ainsi une certaine plasticité.

L’ayurveda au 21 eme siècle.

Les soins en ayurveda, du massage au panchakarma en passant par les cures visent à équilibrer Vata Pitta Kapha en fonction de notre constitution originelle. La médecine ayurvédique en devient une médecine préventive de choix.

L’observation des signes du corps (souvent négligés en médecine classique ou effacé par un médicament symptomatique) va permettre au praticien d’ objectiver le déséquilibre. Le traitement consistera en correction alimentaire et comportementale. Des cures et soins pourront être prescrits ainsi que de la phytothérapie ayurvédique. Il en résulte une équilibration des 3 dhosas et une meilleure santé.

Philippe Hansroul, est ostéopathe. Il est aussi formé en Inde et à IEEV (Institut européen des études védiques).

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